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LE LOUP-GAROU

loups-garous ? fit Élisée, le frère d’Hubert.

— Le jour, ils reprennent leur forme humaine. On ne les distingue point des autres hommes. Au premier coup de minuit la métamorphose commence, et elle dure jusqu’à la première blancheur de la « barre » du jour.

Ici, la conteuse crédule toussait, humait une prise, dépliait son mouchoir de poche à grands carreaux et nous enveloppait d’un regard vainqueur. Puis elle reprenait sur un ton confidentiel :

— Firmin, mon frère, en a délivré un. Il y a plusieurs années de cela. Il a failli perdre connaissance. Il ne s’y attendait pas, et il croyait avoir devant lui un vrai loup des bois qui voulait le dévorer.

— Non ! Pas possible ! Vous vous moquez de nous !

— Satanpiette ! c’est la pure vérité. Demandez à Firmin. Vous ne croyez peut-être pas aujourd’hui, car vous êtes jeunes ; mais vous grandirez, et alors vous comprendrez mieux les châtiments du ciel.