Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/688

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


d’abord le nom de ce propriétaire. Depuis 1825, on l’appelle passage Vivienne.

Vivienne (rue).

Commence à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 6 et 8 ; finit au boulevart Montmartre, nos 9 et 11. Le dernier impair est 57 ; le dernier pair, 48. Sa longueur est de 612 m. — Les numéros impairs et les pairs de 26 à la fin, 2e arrondissement, quartier Feydeau ; de 2 à 24, 3e arrondissement, quartier du Mail.

1re Partie comprise entre les rues Neuve-des-Petits-Champs et des Filles-Saint-Thomas. Tous les plans qui représentent Paris au XVIe siècle, l’indiquent sous le nom de Vivien, qu’elle doit à une riche famille qui fit construire les premières maisons de cette rue. En 1554, René Vivien était seigneur du fief de la Grange-Batelière. Au milieu du XVIIe siècle, la rue Vivien aboutissait à celle Feydeau. Cette partie qui commençait à la rue des Filles-Saint-Thomas, fut supprimée pour l’agrandissement de la communauté religieuse dont nous avons parlé à l’article de la Bourse. — En vertu d’une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, la largeur de la rue Vivienne a été fixée à 10 m. Les constructions riveraines sont soumises à un léger redressement.

2e Partie comprise entre les rues des Filles-Saint-Thomas et Feydeau. — Elle a été formée presqu’entièrement sur les terrains du couvent des Filles-Saint-Thomas. — Une décision ministérielle du 15 février 1809, signée Cretet, et une ordonnance royale du 16 juin 1824, ont déterminé l’alignement de cette partie. Les propriétés riveraines sont alignées.

3e Partie depuis la rue Feydeau jusqu’au boulevart. — Une décision ministérielle du 15 février 1809, signée Crelet, prescrivit le prolongement de la rue Vivienne sur une largeur de 10 m. Ce projet ne fut point alors exécuté. Repris en 1824, il donna lieu à une ordonnance royale du 16 juin qui porta la largeur de ce prolongement à 12 m. Une autre ordonnance du 17 janvier 1830, porte ce qui suit : « Le préfet du département de la Seine est autorisé à accepter, aux conditions stipulées dans la délibération du conseil municipal du 13 novembre 1829, l’offre faite par le sieur Achille Pène, propriétaire, de se charger moyennant la somme de un million, d’exécuter le prolongement de la rue Vivienne, depuis la rue Feydeau jusqu’au boulevart Montmartre, etc. » — Cette dernière ordonnance a reçu immédiatement son exécution. Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout entre les rues des Filles-Saint-Thomas et Saint-Marc. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Voies (rue des Sept-).

Commence aux rues des Carmes, no 29, et Saint-Hilaire, no 1 ; finit au carré Sainte-Geneviève, no 12, et à la place du Panthéon, no 2. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 173 m.12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette rue était en partie construite à la fin du XIe siècle. Au commencement du XIIe, elle portait le nom des Sept-Voies, en raison de sept rues, ou plutôt de sept chemins qui aboutissaient à cette voie publique. Le poète Guillot l’appelle rue de Savoie ; cette altération semble avoir été commise pour satisfaire aux exigences de la rime ; car jamais les comtes de Savoie n’ont eu leur hôtel dans cette rue. — Une décision ministérielle du 13 juin 1807, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. Maison no 5, retranch. réduit 2 m. ; 7, ret. réduit 80 c. ; 9, alignée ; 11 et 15, ret. 65 c. ; 17, recule d’un côté, avance de l’autre ; de 19 à 25, doivent avancer sur leurs vestiges actuels ; les propriétés no 27, ret. réduit 70 c. ; 29 et 31, ret. réduit 1 m. 50 c. ; 33 et 35 devront être supprimées ; 2, alignée ; de 4 à 18, ret. 6 m. à 7 m. 80 c. ; de la rue de Reims à la fin, alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Au no 9 était situé le collége de la Merci. Nicolas Barrière, bachelier en théologie et procureur-général de la Merci ou de Notre-Dame de la Rédemption des Captifs, acheta d’Alain d’Albret, comte de Dreux, une place et des maisons voisines de l’église Saint-Hilaire. Il fit construire vers 1515, en cet endroit, un collége et une chapelle. En 1750, ce collége servit d’hospice aux religieux de l’ordre. Supprimé au commencement de la révolution, il devint propriété nationale et fut vendu le 23 septembre 1793.

Au no 18 était la principale entrée du collége de Reims. Guy de Roye, archevêque de Reims, en ordonna la fondation, par son codicille de l’an 1399. Il voulut qu’on y mît de préférence les élèves nés dans les terres affectées à la mense archiépiscopale de Reims et dans le territoire de Roye, ou dans celui de Murel. En 1763 ce collége fut réuni à l’Université. Supprimé en 1790, il devint propriété nationale. Les bâtiments vendus les 8 messidor an IV, 2 mai et 8 août 1807, ont été réunis au collége Sainte-Barbe.

À l’angle de la place du Panthéon était situé le collége de Montaigu. Il fut fondé en 1314, par Aycelin de Montaigu, archevêque de Rouen, et agrandi en 1388, par Pierre de Montaigu, évêque de Laon, et neveu du fondateur. Ce collége, supprimé en 1790, devint propriété nationale. Ses bâtiments furent affectés à une prison militaire.

Une ordonnance royale du 22 juin 1842 porte : « Que la bibliothèque Sainte-Geneviève sera provisoirement transférée dans la partie des bâtiments de l’ancienne prison de Montaigu, faisant face à la place du Panthéon. » — Dans la loi du 2 juillet 1844, relative à la régularisation des abords du Panthéon, il est dit : « Que l’État prend l’obligation de construire sur la partie non retranchante de l’ancien collége de Montaigu, un nouvel édifice destiné à la bibliothèque Sainte-Geneviève. » Une somme de 775,000 fr. doit être affectée à cet édifice. On démolit en ce moment les anciennes constructions du collége de Montaigu.

Au no 27 était situé le collége Forlet. Pierre Forlet