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terminées par une corniche avec consoles, quatre frontons et un couronnement circulaire ; près de ce propylée s’élèvent deux colonnes élégantes et majestueuses qui seront prochainement terminées. Conformément à une délibération du conseil municipal du 3 décembre 1841, on doit poser sur ces colonnes les statues en bronze de saint Louis et de Philippe-Auguste. (Voyez l’article Barrières.)

Vincennes (chemin de ronde de la barrière de).

Commence à la place du Trône et à la barrière de Vincennes ; finit aux rue et barrière de Montreuil. Pas de numéro. Sa longueur est de 341 m.8e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Antoine.

Une ordonnance royale du 30 juillet 1844 a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. 69 c. Les propriétés sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées à l’encoignure de la place du Trône. (Voyez l’article Chemins de ronde.)

Vincent-de-Paul (église Saint-).

Située rue Montholon, no 8. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Cette église, succursale de la paroisse Saint-Laurent, a été bâtie en 1802. Elle doit être remplacée par un édifice situé place de La Fayette, et dont la construction avait été prescrite par ordonnance royale du 31 mars 1825.

La nouvelle église qui borde la place de La Fayette a été construite sur les dessins de M. Hittorf et feu Lepère, architectes. Elle sera prochainement livrée au culte.

Vincent-de-Paul (rue Saint-).

Commence à la place Saint-Thomas-d’Aquin, no 6 ; finit à la rue du Bac, nos 35 et 37. Un seul impair, qui est 1 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 50 m.10e arrondissement, quartier du faubourg Saint-Germain.

Elle formait encore en 1789, avec la rue Saint-Thomas-d’Aquin, un passage qui faisait partie du couvent des Jacobins réformés. Lors de la suppression de cette maison religieuse, ce passage fut converti en rue. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. La maison no 1 est à l’alignement, le surplus de ce côté devra reculer de 3 m. 20 c. Les constructions du côté opposé sont soumises à un retranchement de 1 m. 10 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Vincent de Paul, fondateur de l’établissement des Lazaristes, des filles de Charité, des Enfants-Trouvés, naquit le 24 avril 1576, à Poy, près de Dax (département des Landes), et mourut à Paris le 27 septembre 1660. On donnait à ce père des pauvres le surnom d’Intendant de la Providence.

Vins (halle aux).

Circonscrite par le quai Saint-Bernard, les rues Cuvier, Jussieu, Saint-Victor et des Fossés-Saint-Bernard. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.
1re Partie. — Abbaye Saint-Victor.

Sur le vaste emplacement occupé par la halle aux vins, on ne voyait au XIe siècle que de rares et chétives constructions. Au milieu se trouvait une petite chapelle qui dépendait vraisemblablement d’une communauté religieuse. En 1108, Guillaume de Champeaux, archidiacre de Paris, se retira dans cette maison, et jeta les fondements de l’École célèbre qui donna tant de sujets distingués à l’Église. Cet archidiacre, ce chef de l’école de l’évêché de Paris, était fils d’un pauvre laboureur de Champeaux en Brie. Guillaume enseigna bientôt, avec le plus grand succès, la rhétorique, la dialectique et la théologie. Parmi ses disciples on remarquait Pierre Abailard. Le génie hardi de ce jeune clerc avait déjà épuisé toute la science. Ne trouvant plus d’athlète digne de lui parmi les étudiants, il combattit son bienfaiteur. Dans ces brillants assauts de science, dans ces thèses publiques, l’éloquence toute poétique d’Abailard triompha !… L’éclat de la réputation du maître fut terni. Honteux de sa défaite, Guillaume de Champeaux alla chercher l’obscurité et le repos dans l’église Saint-Victor, où il prit l’habit de chanoine régulier. De l’entrée de Guillaume à Saint-Victor date la gloire de cette maison. En 1113, Louis-le-Gros se déclara fondateur de cette abbaye. Guillaume de Champeaux, qui avait refusé le titre d’abbé de Saint-Victor, ne put résister aux sollicitations d’Hildebert, évêque du Mans, qui le pressa de reprendre ses fonctions de maître public à Saint-Victor. Abailard le poursuivit de nouveau, l’attaqua sur plusieurs questions, le força de s’avouer vaincu et de se rétracter. Enfin Guillaume se retira, il accepta l’évêché de Châlons-sur-Marne, et fit succéder aux talents du professeur, le zèle et l’humilité d’un apôtre. La faveur dont jouissait l’abbaye Saint-Victor attira bientôt tous les écoliers sur la rive gauche de la Seine. Cette célébrité fut une des causes qui contribuèrent à l’établissement du siège de l’Université de Paris sur la montagne voisine de Saint-Victor. La vie exemplaire des chanoines, le mérite supérieur de plusieurs d’entre eux tels que Hugues de Champeaux, Hugues de Saint-Victor, appelé le nouveau Saint-Augustin, de Richard de Saint-Victor et de beaucoup d’autres, unirent l’abbaye Saint-Victor à celle de Clairvaux. Saint Bernard entretint ces relations fraternelles par ses lettres et même par ses visites. Saint Thomas de Cantorbéry eut aussi une grande affection pour la maison de Saint-Victor qu’il habita lors qu’il vint à Paris. Les chanoines conservaient précieusement le calice qui avait servi au pieux archevêque. L’abbaye Saint-Victor était étroitement liée à la cathédrale,