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Ménilmontant (impasse de).

Située dans la rue du même nom, no  100. Le dernier numéro est 15. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Formée vers 1805, elle tire son nom de la rue où elle est située.

Ménilmontant (rue de).

Commence aux rues des Fossés-du-Temple, no  2, et Saint-Pierre, no  24 ; finit aux chemins de ronde des barrières de Ménilmontant et des Amandiers. Le dernier impair est 101 ; le dernier pair, 128. Sa longueur est de 1,234 m. — Les numéros impairs sont du 6e arrondissement, quartier du Temple ; les numéros pairs du 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Elle est ainsi nommée parce qu’elle conduit au village de Ménilmontant. Mesnil signifiait une habitation, une maison de campagne ; on s’est servi souvent du mot latin masnilium, pour indiquer un hameau, un petit village. Tous les titres anciens qui indiquent ce hameau, situé au nord-est de Paris, l’appellent le Mesnil-Maudan. Il devait sa dénomination à un riche propriétaire, qui possédait sans doute une grande partie de ce territoire. Si l’on a changé son nom primitif en celui de Ménilmontant, cette altération se trouve en quelque sorte justifiée par la position élevée de ce village. Le chemin qui y conduisait était également raide et escarpé ; la pente en fut adoucie en 1732. — En vertu d’une ordonnance du bureau de la ville du 30 janvier 1733, il fut redressé et élargi. Avant 1777, le rempart touchait à la naissance de ce chemin ; des lettres-patentes, dont nous citons un extrait, constatent l’agrandissement de cette voie par suite du nivellement du rempart. « Le chemin désigné sous le nom de chemin de Ménilmontant, sera continué sur le rempart, et la dite rue sera nommée rue Chapus, depuis la rue Popincourt jusqu’au rempart. » (Mai 1777.) — Guillaume-Gabriel Chapus fut échevin de la ville de Paris de 1776 à 1778. — Le prolongement fut effectué, mais le nom de Chapus ne fut jamais inscrit. À cette époque et jusqu’en 1806, la rue de Ménilmontant avait trois dénominations distinctes. La première partie comprise entre le boulevart et les rues Folie-Méricourt et Popincourt, s’appelait rue du chemin de Ménilmontant. — La deuxième partie se terminant à la rue Saint-Maur, où l’on voyait autrefois une barrière, était nommée rue de la Roulette. Ce titre lui venait des anciens commis des fermes qui étaient montés sur des roulettes, afin d’être transportés plus rapidement d’un endroit à un autre. — La troisième partie portait le nom de la Haute-Borne, qu’elle devait à un lieu dit la Haute-Borne, connu par quelques cabarets dans l’un desquels le fameux Cartouche fut pris. Depuis 1806, cette voie publique porte dans toute sa longueur la dénomination de rue de Ménilmontant. — Deux décisions ministérielles, signées Chaptal, des 13 germinal et 23 floréal an X, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : de 1 à 17 ter inclus ; de 21 à 47 bis ; de 53 à 67 inclus ; 79, 81, et de 85 à la fin ; — de 16 à 32 inclus ; 46 bis (46), 48, 50, 56, 58 bis, 62, 64 ; de 68 à 80 inclus ; de 84 à 90 inclus ; tous les nos 98, 100, 104 et de 108 à la fin. — Égout entre le quai de Jemmapes et la rue Neuve d’Angoulême. — Conduite d’eau depuis la rue de Malte jusqu’à la barrière. — Éclairage au gaz : de la rue des Fossés-du-Temple au quai de Valmy (compe Lacarrière) ; le surplus (compe de Belleville).

Ménilmontant (rue Neuve-de-).

Commence à la rue Saint-Louis-au-Marais, nos 78 et 80 ; finit au boulevart des Filles-du-Calvaire, nos 11 et 13. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 170 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Cette rue a été ouverte sur une partie du couvent des Filles-du-Calvaire, dont nous rappelons l’origine. Nous aurons l’occasion de parler, à l’article de la rue de Vaugirard, de la création du premier couvent de cet ordre, établi à Paris en 1620. Ce fut le père Joseph, ce capucin si fameux par les négociations importantes auxquelles l’employa le cardinal de Richelieu, qui conçut le projet de fonder une seconde maison de cet ordre à Paris. Il choisit, à cet effet, une grande propriété qu’on appelait l’hôtel d’Ardoise. Cette demeure, située vers l’extrémité de la rue Vieille-du-Temple, fut achetée 37,000 livres par la congrégation des Bénédictines du Calvaire. L’établissement de ces religieuses, dans cette seconde maison, date de 1633. La première pierre de leur église fut posée en 1635, et douze religieuses, tirées du couvent du Calvaire, vinrent habiter leur nouveau couvent le 10 avril 1637. Cette maison devait porter le nom de Crucifixion, pour la distinguer de celle de la rue de Vaugirard ; pour cette raison fut placée sur la porte cette inscription :

Jésus amor noster crucifixus est.

Cependant l’église fut consacrée, en 1650, sous le titre de la Transfiguration. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale et fut vendu le 8 vendémiaire an V. Deux rues furent percées sans autorisation, en 1804, sur une partie de son emplacement. Le ministre de l’intérieur décida, le 23 août 1806, que ces deux rues seraient considérées comme voies publiques, et auraient une largeur uniforme de 10 m. Celle dont nous nous occupons ne fut exécutée que sur une largeur de 9 m. 70 c., qui a été maintenue par une décision ministérielle du 1er décembre 1821. Cette voie publique reçut le nom de rue Neuve-de-Ménilmontant, parce qu’elle débouche vis-à-vis de la rue de Ménilmontant. Elle ne fut entièrement bordée de constructions que vers 1810. — Bassin d’égout. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Mercier (rue).

Commence à la rue de Viarme, nos 11 et 13 ; finit aux rues des Deux-Écus, no  48, et de Grenelle, no  26. Le