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impair est 23 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 126 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Dans un amortissement pour les Célestins, enregistré à la chambre des comptes le 14 septembre 1330, elle est appelée rue du Lion-d’Or outre la porte Saint-Denis. Sauval prétend qu’elle se nommait anciennement rue de l’Arbalète, parce que les arbalétriers s’exerçaient près de cette rue le long des murs ou dans les fossés d’enceinte de Paris. On voit dans un compte de confiscation de 1421, que les maisons de cette rue aboutissaient par derrière au grand jardin du maître des arbalétriers. En 1474, deux enseignes des grand et petit lions lui firent donner successivement ces deux noms, dont le dernier subsiste encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 25 ventôse an XIII, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur a été portée à 11 m. Propriété nos 1 et 3, retranch. réduit 1 m. 50 c. ; 5, ret. réduit 2 m. 50 c. ; 7, ret. réduit 3 m. 20 c. ; de 9 à la fin, ret. 3 m. 50 c. à 4 m. 30 c. ; 2, alignée ; 6, ret. réduit 2 m. ; 8, ret. réduit 1 m. 40 c. ; de 12 à 20, ret. 65 c. à 1 m. 10 c. ; 22, alignée ; de 24 à la fin, redress. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Denis jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Lion-Saint-Sulpice (rue du Petit-).

Commence à la rue de Condé, nos 2 et 6 ; finit aux rues de Seine, no  101, et de Tournon, no  1. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 81 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Anciennement elle était nommée ruelle descendant à la rue Neuve à la Foire, et ruelle allant à la Foire. Au commencement du XVIIe siècle c’était la rue du Petit-Lion, en raison d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, avait fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 26 février 1844, cette dimension est maintenue, mais le tracé de l’alignement est modifié. Les constructions du côté des numéros pairs ne sont pas soumises à retranchement ; la propriété à l’encoignure de la rue de Condé devra même avancer de 70 c. sur ses vestiges actuels ; les maisons du côté des numéros impairs sont assujetties à un reculement de 1 m. 70 c. — Conduite d’eau depuis la rue de Seine jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Lions (rue des).

Commence à la rue du Petit-Musc, no  1 ; finit à la rue Saint-Paul, nos 6 et 8. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 176 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Cette rue fut tracée en 1551, sur l’emplacement de l’hôtel royal Saint-Paul. Terminée en 1564, elle prit sa dénomination du bâtiment et des cours où étaient renfermés les grands et petits lions du roi. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de la rue des Lions à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 20 novembre 1830. La propriété no  1 est alignée ; celles nos 8 et 10 ne sont soumises qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Paul jusqu’à la borne-fontaine.

Lisbonne (rue de).

Commence à la rue Malesherbes ; finit à la rue de Valois. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 525 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle a été tracée en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Hagerman et Mignon. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 2 février 1826 (voyez rue d’Amsterdam). Sa largeur est de 15 m. Cette voie publique porte le nom de la capitale du royaume de Portugal.

Lobau (rue de).

Commence au quai de la Grève, no  68 ; finit à la rue de la Tixéranderie, no  56. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par la façade orientale de l’Hôtel-de-Ville. Le dernier pair, 6. Sa longueur est de 160 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Les rues Pernelle, de la Levrette et du Tourniquet-Saint-Jean, ayant été réunies sous la même dénomination de rue de Lobau, nous ne ferons qu’une courte analyse de ces anciennes voies publiques.

Vers l’an 1300, Guillot nommait la rue Pernelle, ruele de Saine. Cette voie publique commençait au quai de la Grève, et se terminait à la rue de la Mortellerie. On la trouve indiquée dans les siècles suivants sous les dénominations de ruelle du Port-au-Blé, de rue Perronnelle, Prunier et Pernelle. Sa largeur fut fixée à 6 m., par une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau.

La rue de la Levrette qui faisait le prolongement de la rue Pernelle jusqu’à celle du Martroi (supprimée pour l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville), s’appelait également, en 1552, rue Pernelle. Elle prit sa dernière dénomination d’une enseigne de la Levrette. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa sa largeur à 6 m.

La rue du Tourniquet-Saint-Jean porta d’abord le nom singulier de Pet-au-Diable. Sauval prétend que cette dénomination lui a été donnée en raison d’une tour carrée qui se nommait anciennement la Synagogue, le Martelet-Saint-Jean, le Vieux-Temple et l’hôtel du Pet-au-Diable, par dérision pour les Juifs qui y avaient une synagogue. D’autres auteurs croient que cette tour et la maison appartenaient à un nommé Pétau, que sa méchanceté avait fait surnommer le Diable. Vers 1300, Guillot la désigne ainsi :

En une ruele tournai
Qui de Saint-Jehan voie à porte.