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Le comte de Rambuteau, nommé le 22 juin 1833, entré en fonctions le 26 du même mois.

De Jussieu, secrétaire-général, nommé le 1er janvier 1831.

Conseillers de Préfecture (1844).

De la Morélie.

Laffon-de-Ladebat.

De Maupas.

Lucas de Montigny.

Molin.

Noms des Membres du Conseil Général du Département de la Seine en 1844.
VILLE DE PARIS.
1er arrondissement.


MM.

Hérard.

Lafaulotte.

Marcellot.

2e arrondissement.

Ganneron.

Sanson-Davillier.

Thayer (Édouard).

3e arrondissement.

Besson.

Boutron.

Ternaux-Mortimer.

4e arrondissement.

Lahure.

Journet.

Legros.

5e arrondissement.

Ferron.

Grillon.

Say (Horace).

6e arrondissement.

Arago.

Aubé.

Husson.

7e arrondissement.


MM.

Jouet.

Michau (David).

Périer.

8e arrondissement.

Bouvattier.

Moreau (Frédéric).

Perret.

9e arrondissement.

Galis.

Lanquetin.

Thierry.

10e arrondissement.

Beau.

Considérant.

Robinet.

11e arrondissement.

Boulay de la Meurthe.

Gillet.

Séguier.

12e arrondissement.

Pellassy de l’Ousle.

Preschez.

Méder.

ARRONDISSEMENTS DE SAINT-DENIS ET DE SCEAUX.

Possoz.

Benoist.

Sommier.

Duc de Trévise.

Libert.

Lejemptel.

Riant.

Bronzac.

Nous ne terminerons pas cette partie concernant l’institution municipale sans rappeler ses époques les plus glorieuses.

Nous avons payé le premier tribut d’éloges aux prévôts des marchands, parce que les hommes des premières luttes sont grands, même parmi les plus grands. Les privilèges qu’ils ont su conquérir un à un ont facilité les développements de la capitale en contribuant à la prospérité de la France. De leur vivant on leur a rendu cet éclatant hommage, qu’il était impossible de trouver ailleurs plus de talents et plus d’honneur.

Leurs vertus étaient si pures qu’elles commandaient le respect même aux écrivains qui raillaient les plus hautes illustrations. Un historien du XVIe siècle, raconteur cynique, qui moulait les vices des grands comme on prend l’empreinte du visage des morts, s’exprimait ainsi sur ces magistrats : « On espluche avec tant de soin la vie de ceux qui aspirent à ces belles dignitez, qu’il est impossible, que homme y puisse parvenir, qui soit le moins du monde marqué de quelque note d’infamie, ressentant denigrement de renommée, ou qui pour quelque mesfaict, et fust-il léger, auroit esté mis en prison, tant est saincte ceste authorité et honneur d’échevinages, que la seule opinion de vice luy peut donner empêchement, etc… »

Ceux qui ont étudié cette institution connaissent le secret de sa durée. Elle a vécu tant de siècles, parce que l’élection était une sève puissante qui répandait dans tout le corps municipal une activité, une force qui se renouvelaient sans cesse. Aussi le jour où le pouvoir a détruit cette prérogative, la prévôté des marchands a perdu son véritable caractère ; cette première pierre détachée a fait crouler tout l’édifice.

Louis XVI écrivait le 16 mai 1778, au bureau de la ville : « Nous désirons que dans l’assemblée qui doit être tenue au mois d’août prochain, pour procéder à l’élection du prévôt, vous ayez à donner vos voix au sieur Lefebvre de Caumartin, car tel est notre plaisir. »

Le 14 juillet 1789, l’institution n’existait plus, et le dernier prévôt des marchands expirait sur les degrés du palais municipal.

Justice rendue à cette grande institution, on ne saurait songer ensuite à son rétablissement ; tout ce qui la soutenait, tout ce qui la fortifiait, a disparu !… La révolution qui poursuivait son grand système de centralisation, ne pouvait admettre la prévôté vivant en dehors avec ses anciennes franchises. Il fallait, pour donner de la sécurité, de la force au pouvoir exécutif, qu’il pût pénétrer partout, et sentir sous sa main battre le cœur de la France.

Cette nécessité admise, le droit d’initiative accordé au gouvernement dans la loi municipale, il était nécessaire de lui poser des limites et de créer une nouvelle puissance émanant de l’élection pour juger et contrôler les actes du pouvoir. Avant d’obtenir ces précieux avantages, l’institution municipale a dû subir un demi-siècle d’épreuves ; ainsi l’ancienne loi du 21 mai 1790 embarrassait le gouvernement ; celle du 28 pluviôse an VIII n’admettait aucune liberté. Cependant à ces deux époques, on a vu s’élever des hommes remarquables par leur courage, des magistrats distingués par leurs talents ; les premiers, aux prises avec une population affamée, ne pouvaient construire sur un sol qui tremblait, les seconds, placés dans une situation favorable aux développements de leurs projets, ont eu l’honneur d’augmenter la richesse de la capitale.

Mais pour faire durer une institution, les hommes de courage, les magistrats habiles ne suffisent pas ; il faut que les lois pénètrent profondément dans le sol, qu’elles