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le dernier pair, 6. Sa longueur est de 93 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau. « Sur la requête à nous présentée par messire Jean-Baptiste Colbert, chevalier, marquis de Chasteau-Neuf, conseiller ordinaire du roi en tous ses conseils, secrétaire et ministre d’Estat, commandeur et grand trésorier de ses ordres, contrôleur général des finances, sur-intendant des bâtiments de sa majesté, arts et manufactures de France, etc… Nous, ayant égard à la d. requête avons au d. sieur Colbert permis et permettons de faire faire l’ouverture d’une rue, sur les d. places à lui appartenantes, la quelle sera nommée la rue Mazarin, et de 3 toises 1/2 de large pour communiquer de la rue Vivien dans celle de Richelieu traversant sous la galerie de l’hôtel de Nevers, conformément au rapport du d. maître-général des œuvres de maçonnerie ; à l’effet de quoi ordonnons qu’alignement lui sera donné tant pour l’ouverture de la d. rue que pour la construction des bâtiments à faire sur les d. places tant sur la d. rue Vivien que sur la d. nouvelle rue, en présence des sieurs commissaires assistés du procureur du roi pour ce commis à l’exercice de la voirie, comme pareillement ordonnons qu’icelle rue sera pavée en toute son étendue de bon pavé neuf, sable nécessaire, et qu’à cette fin alignement sera donné comme dessus dit par le maître des œuvres du pavé des bâtiments du roi, à la charge de récollement en la manière accoutumée les d. ouvrages étant faits. Signé Auget, rapporteur ; 18 janvier 1683. » (Bureau des finances, année 1683, f° 13). — La rue fut immédiatement percée, mais elle ne porta que peu de temps le nom de Mazarin, qui fut remplacé par celui de Colbert. Ce grand administrateur naquit à Reims, le 29 août 1619 et mourut en 1683. — Une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertus d’une ordonnance royale du 4 mai 1826, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont alignées, sauf redressement ; celles du côté opposé devront subir un retranchement de 3 m. 20 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Colbert (rue de l’Hôtel-).

Commence au quai de Montebello, nos 25 et 27 ; finit à la rue Galande, nos 28 et 30. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 118 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette rue a été ouverte en 1203 sur le clos Mauvoisin qui faisait partie de la seigneurie de Garlande (voir l’article de la rue du Fouarre). Le poète Guillot la nomme rue d’Arras. Dans un censier de Sainte-Geneviève elle est désignée en 1520 sous la dénomination de rue des Rats. Vers 1680, la partie de cette voie publique qui commencé à la rue de la Bûcherie et aboutit au quai portait le nom de rue des Petits-Dégrés. En 1829, les propriétaires des maisons situées dans la rue des Rats adressèrent une réclamation à l’autorité, à l’effet de changer la dénomination de cette voie publique. Le 28 décembre 1829, le ministre accueillit leur demande et arrêta que le nom de rue de l’Hôtel-Colbert serait substitué à celui de rue des Rats. Cette dénomination rappelle le grand Colbert, qui possédait dans cette rue un hôtel qui porte aujourd’hui le no 20. On y admire plusieurs bas-reliefs d’une excellente composition. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur des rues des Rats et des Petits-Degrés à 7 m. Les propriétés nos 1, 15, 2, 4 et 6 sont alignées ; celles nos 16 et 18 ne sont soumises qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue de la Bucherie jusqu’à la rue Galande.

Colisée (rue du).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, nos 109 bis et 111 ; finit à l’avenue des Champs-Élysées, nos 50 et 52. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 431 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

C’était anciennement le chemin des Gourdes. Un arrêt du conseil d’État du roi, du 25 août 1769, porte ce qui suit : — « Le chemin ou ruelle dite des Gourdes, formant aujourd’hui une voie sinueuse entre les marais, et qui communique de la rue du Faubourg-Saint-Honoré dans la grande allée des Champs-Élysées sera élargie pour former une rue dite du Collisée, laquelle aura trente pieds de largeur et sera dirigée d’une seule ligne droite dans toute sa longueur, etc. ; veut et entend sa majesté que les particuliers propriétaires des terrains le long de la dite nouvelle rue ne puissent user de la liberté que sa majesté a bien voulu leur accorder d’y bâtir, en dérogeant aux lois par lesquelles elle avoit, en d’autres temps, prescrit le contraire, y élever aucun édifice ni clôture qu’en se conformant au d. alignement et en fournissant chacun endroit soi le terrain nécessaire, et sans pouvoir répéter rien les uns contre les autres pour le plus ou le moins de superficie qui leur aurait été pris, sa majesté consentant à cet effet que la dite rue passe en entier sur la partie du terrain qui lui appartient du côté de l’avenue. » — Cet arrêt fut registré au bureau de la ville, le 5 septembre suivant, et la rue fut tracée à la fin de la même année, mais on n’y bâtit des maisons qu’en 1810. Aujourd’hui elle est entièrement bordée de constructions. Par décision ministérielle du 17 brumaire an XII, signée Chaptal, la largeur primitive a été maintenue. Toutes les constructions riveraines sont alignées. Le nom de rue du Colisée, donné à cette voie publique, lui vint de sa proximité de l’établissement du Colisée, en construction en 1769 et qui terminé en 1772, servit à des divertissements de tous genres. Il fut supprimé en 1780. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).