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rances, les directeurs du théâtre de Dresde s’empressèrent de monter le Hollandais volant, qui fut représenté en 1843. Mme  Schrœder-Devrient remplissait le rôle de Senta. Mais le public, qui attendait un opéra dans le style de Rlenzi, fut un peu déçu, ou plutôt étonné. L’œuvre n’en fut pas moins appréciée par des musiciens d’autorité : Spohr et Schumann en parlèrent avec éloge ; on la donna avec succès à Riga et à Cassel, et l’année suivante ce furent MM. Bötticher et Tzschiesche et Mlle  Marx qui l’interprétèrent à Berlin.

Les qualités de chef d’orchestre dont avait fait preuve Wagner en dirigeant Rienzi lui valurent, au commencement de 1843, le poste de Hofkapellmeister à Dresde. Il avait hésité à se présenter au concours qui s’était ouvert à cet effet ; mais c’était pour lui l’indépendance, lui permettant de se livrer à ses travaux, libre de tout souci matériel. Il se décida à en tenter les chances, et triompha de ses compétiteurs en conduisant d’une façon magistrale Euryante, de son maître vénéré Weber.

Il inaugura ses nouvelles fonctions en dirigeant les œuvres de Berlioz, qui faisait alors une tournée en Allemagne et qui apprécie dans ses Mémoires le zèle et le dévouement dont il fit preuve en cette circonstance. Par contre, le compositeur français n’accorde que de maigres éloges à Rienzi et au Vaisseau, qu’il eut l’occasion d’entendre.

Pendant les sept années où Wagner remplit ces importantes fonctions (1843-1849), il monta successivement Euryante, Freyschütz, Don Juan, la Flûte enchantée, la Clémence de Titus, Fidelio, la Vestale, le Songe d’une nuit d’été, Arrnide, etc., etc.

La présence de Spontini, venu à son instigation à Dresde pour y diriger sa Vestale, fut féconde en dérangements, mais aussi en enseignements pour le jeune compositeur.