Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/512

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est d’une ampleur inouïe, et tout cela se meut avec une telle aisance que l’auditeur n’éprouve pas un seul instant l’impression de la complication réelle en présence de laquelle il se trouve. Tous les motifs se détachent nettement, et les dissonances qu’ils forment parfois entre eux disparaissent grâce à la diversité nettement tranchée des timbres. Nulle confusion, nulle dureté ; on nage avec béatitude dans un océan embrasé de flots d’harmonie, on voudrait pouvoir prolonger indéfiniment cette sensation délicieuse, et, quelque lentement que le rideau se referme, on est toujours trop tôt arraché de ce beau rêve pour rentrer dans la réalité de la vie.

Et l’enseignement qui s’en dégage est celui-ci : « Elle a passé comme un souffle, la race des dieux ;… le trésor de ma science sacrée, je le livre au monde : ce ne sont plus les biens, l’or ou les pompes divines, les maisons, les cours, le faste seigneurial, ni les liens trompeurs des sombres traités, ni la dure loi des mœurs hypocrites, mais une seule chose qui dans les bons et les mauvais jours nous rend heureux : l’Amour ! » (R. Wagner.)



____________