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n’offrent, à vrai dire, qu’un intérêt secondaire ; mais la flânerie y est charmante.

Les guides locaux diront au lecteur qu’il faut voir l’ancien Château où se trouve une tour dans laquelle on peut monter en voiture (comme au Château d’Amboise), et d’où l’on découvre une assez belle vue sur la contrée avoisinante, véritablement gaie, riante et fertile ; le Nouveau Château aussi, qui renferme une collection de tableaux médiocres ; ils lui désigneront les statues de rois, d’écrivain et de pédagogue qui ornent les places, et lui indiqueront le nombre d’églises à visiter en lui énumérant les tombeaux de Margraves qu’elles renferment. Les touristes consciencieux ne manqueront certainement pas de faire cette tournée en détail. D’autres, au contraire, tenant à bien affirmer qu’ils viennent uniquement en pèlerinage musical, ne veulent pas connaître autre chose que le chemin menant au Théâtre des Fêtes.

Beaucoup emploient leurs matinées à relire la partition qu’ils doivent entendre le soir, ou le poème, et ce ne sont pas les plus malavisés. On peut même se procurer à prix d’or des pianos passables, mais il faut être milliardaire pour louer un piano à queue ! — Dans toutes les rues résonnent les accords harmonieux, et des nombreuses fenêtres ouvertes sortent à flots les leit-motifs bien connus.

Les flâneurs se contentent, pour se reposer l’esprit, des promenades tranquilles de par les rues, des stations aux boutiques des libraires où l’on voit la collection classique des portraits du Maître, les photographies des principaux artistes et une lithographie représentant « une soirée à Wahnfried ». Il y avait aussi autrefois les magasins de « souvenirs de Bayreuth », qui se livraient à toutes les extravagances possibles et étaient vraiment amusants.