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Chant de Wolfram, large et chaude mélodie, d’une coupe noble et pure, célébrant l’amour chaste et respectueux.

Ce n’est point ainsi que le comprend Tannhauser, qui discute, et dont chaque réplique, comme nous l’avons déjà fait observer, est annoncée par un rappel du Venusberg.

Biterolf prend la parole à son tour et le provoque ; avant la réponse dédaigneuse de Tannhauser, troisième apparition du même motif.

Enfin, Tannhauser, au comble de l’exaltation, entonne une dernière fois son Hymne à Vénus[1], encore un demi-ton plus haut que précédemment (en mi majeur), et l’acte s’achève par un ensemble puissant, très mouvementé et longuement développé.

3me Acte.

Cet acte est certainement le plus beau de l’ouvrage. Un imposant Entr’acte, qui serait mieux nommé Prélude, le précède, contenant, dans ses développements, des rappels du Chœur des Pèlerins et l’annonce du thème de La Damnation, qui ne paraîtra que plus tard.

Les Pèlerins reviennent de Rome, chantant avec recueillement le chœur que nous a fait connaître l’ouverture ; Elisabeth exhale une suave Prière, et remonte lentement la colline, comme en extase, accompagnée des regards de Wolfram, que souligne tristement le motif du Chant de Wolfram, confié maintenant à la clarinette-basse. C’est

  1. Ces fréquentes répétitions de l’Hymne à Vénus en font le motif principal et dominant de l’ouvrage, mais ne le transforment pas en Leit-motif, car il ne sort jamais que de la bouche de Tannhauser, et il est toujours chanté in extenso. Il figure aussi dans l’Ouverture, mais, au cours de l’œuvre, il ne donne lieu à aucune allusion symphonique, à aucune insinuation, ce qui est le propre des Leit-motifs.