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Parsifal, qui, accompagné de Gurnemanz et de Kundry, a pu se faire place sans être remarqué, s’avance en brandissant le fer de la Lance sacrée, dont il touche le flanc de l’infortuné ; Amfortas, sentant ses douleurs s’apaiser, comprenant que ses supplications ont enfin été exaucées, s’abîme dans un saint ravissement ; il chancelle et tombe dans les bras de Gurnemanz. Parsifal prononce alors sur lui des paroles de bénédiction et de paix et présente aux serviteurs du Graal, émus et ravis, la Sainte Lance enfin reconquise par lui, le fou hésitant, à qui le Très-Haut a donné, avec la compassion des souffrances humaines, la force nécessaire pour accomplir l’acte héroïque et rédempteur. Puis, se déclarant désormais le serviteur et le pontife du Graal, il ordonne de découvrir la châsse et, en retirant la coupe sacrée, il se prosterne devant la sainte relique et l’adore avec ferveur. À son tour il célèbre la Cène. Le calice s’embrase et répand sa lumière sur toute l’assemblée. Titurel, revivant un moment, se lève et bénit l’assistance, tandis qu’une Colombe blanche descend des hauteurs de la coupole et plane au-dessus de l’Élu, qui, prenant le Graal, trace avec lui un large et solennel signe de croix sur la foule en adoration. Kundry tombe inanimée aux pieds de Parsifal, devant lequel Amfortas et Gurnemanz s’inclinent en une muette admiration, tandis que l’ensemble des chevaliers, des pages et des écuyers, échelonnés à tous les étages de l’édifice jusqu’au sommet de la coupole, font entendre à mi-voix, de tous les points de l’église, un immense cantique d’amour et d’actions de grâces.

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