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espèces, se donnent l’accolade fraternelle. Pendant ce temps, Amfortas, qui est sorti peu à peu de son extase, maniteste par des signes la douleur que lui cause de nouveau la blessure dont le sang s’échappe avec violence. Tous s’empressent autour de lui, ses écuyers le recouchent sur sa litière, et le cortège se reforme dans le même ordre qu’à l’arrivée, entourant le roi et la châsse précieuse. Le jour disparaît graduellement, et les cloches se font entendre encore.

Parsifal, qui, bien qu’immobile, semblait pendant l’office avoir vécu les terribles souffrances d’Amfortas, portant comme lui, avec angoisse, les mains à son flanc, est toujours plongé dans le rêve qui le sépare du reste du monde. Gurnemanz, ne se rendant pas compte de ce qui se passe dans l’esprit de l’adolescent, et déçu dans son attente, le prend brusquement par le bras et le chasse hors de la salle, le bannissant, avec de dures paroles, du séjour sacré auquel il ne le croit pas digne de demeurer.

2me Acte.

Premier tableau. — Le théâtre représente le repaire du magicien Klingsor, situé dans une tour dont le toit est absent. Un escalier descend dans les profondeurs de la tour, et de nombreux instruments, servant à l’art cabalistique, miroirs magiques, etc., meublent la salle, plongée dans une obscurité presque totale.

Klingsor, par ses sortilèges, attire vers sa région maudite Parsifal, que Gurnemanz, imprudent et ignorant de ce qui se passait dans cette âme naïve, a rejeté hors du Montsalvat. Le magicien, plus perspicace, pressentant dans le pur adolescent l’élu qui doit sauver et régénérer le Graal, veut tenter de le perdre comme il l’a fait d’Amfortas, et appelle à son aide oour cela Kundry, dont il a