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lungs, dont il le sait maître ; mais le héros, dédaigneux de ces inutiles trésors, les a laissés dans le repaire du dragon ; il n’en a pris que ce heaume accroché à sa ceinture et dont Hagen lui révèle la puissance magique, sans toutefois frapper son attention. Il possède encore un autre objet provenant du trésor conquis : c’est un anneau qu’il a donné à une noble femme, comme gage de sa foi. Hagen alors appelle Gutrune, qui arrive, portant une coupe, qu’elle présente en signe de bienvenue à Siegfried.

Celui-ci s’incline et, au moment de vider la coupe, s’absorbe en un souvenir tendre et ému pour Brünnhilde, jurant au fond de son cœur de ne jamais oublier leur fidèle et brûlant amour.

Il boit et rend la corne à Gutrune confuse, et troublée ; mais, sous le charme du philtre, la passion s’allume soudain dans ses yeux en regardant la jeune fille ; il lui fait part du sentiment qui vient de l’envahir tout entier, et demande sur-le-champ à Gunther de lui donner sa sœur. Gutrune, oppressée par le remords qu’elle éprouve de forcer ainsi le sentiment du héros, lui fait signe qu’elle n’est pas digne de lui, et quitte la salle en chancelant, Siegfried, charmé, l’a suivie des yeux, et interroge alors son ami sur lui-même. A-t-il déjà fait choix d’une épouse ?

Gunther lui répond en lui disant la difficulté qu’il aura pour conquérir celle qu’il aime, Brünnhilde, emprisonnée par les flammes sur un rocher solitaire. Siegfried, à ce nom tout à l’heure tant aimé, est vaguement frappé par une réminiscence qui s’efface de suite ; le philtre continue son œuvre ; il offre à Gunther de poursuivre pour lui cette conquête, et n’y met qu’une condition, le don de Gutrune en récompense.

À l’aide du Tarnhelm, il prendra l’aspect de son hôte et lui ramènera la fiancée promise. Ils s’engagent par un