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que les dieux lui avaient enseignées ; elle lui a donné toute sa science et ne lui demande en retour que sa constance, sa tendresse ; elle l’excite à de nouveaux exploits. Siegfried, qui va partir après l’avoir encore assurée de son amour, lui donne en gage de sa fidélité l’anneau dérobé à Fafner, et qui ne vaut pour lui que par les vertus qu’il a dû déployer afin de le conquérir.

Brünnhilde, ravie, lui fait don, en échange, de Grane, le noble compagnon qui l’a jadis si souvent portée à ses prouesses guerrières. Que le superbe coursier, au milieu des combats, rappelle Brünnhilde au souvenir de son époux.

Le couple se sépare après un dernier embrassement ; Siegfried descend le rocher, conduisant sa monture ; Brünnhilde le suit longtemps du regard, extasiée, et l’on entend dans le lointain retentir la joyeuse sonnerie du cor du héros.

1er Acte.

Scène i. — Le décor représente le palais des Gibichs, sur les bords du Rhin. La grande salle, largement ouverte à l’arrière-plan, est de plain-pied avec la rive ; elle laisse voir le fleuve dans toute sa largeur. À droite, au second plan, une table autour de laquelle sont des sièges. À gauche et à droite, l’entrée des appartements privés.

Gunther et sa sœur Gutrune, enfants de la dynastie des Gibichs, conversent avec Hagen, fils de leur mère Grimhilde, et rendent hommage à la sagesse de ce frère qui leur a toujours donné d’utiles avis.

Hagen, le continuateur de la noire pensée de son père Alberich, qui poursuit toujours l’idée de la reconquête de son anneau dérobé par Wotan, Hagen, instruit des vaillants exploits de Siegfried et de ses amours avec la Wal-