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SIEGFRIED

1er Acte.

Scène i. — Le décor représente une vaste caverne au milieu de la forêt, et dans laquelle Mime a établi son gîte et sa forge. Au fond et à droite, de larges ouvertures naturelles par lesquelles on aperçoit la verdure des bois ensoleillés. À droite, au premier plan, un lit recouvert de peaux de bêtes ; au second plan, à gauche, le fourneau et le soufflet de la forge dont la fumée s’échappe par une vaste cheminée, naturelle aussi. Au premier plan, une armoire dans laquelle le gnome renferme ses aliments. Escabeaux épars.

Mime forge, en maugréant, une nouvelle épée pour Siegfried, qui prend un malin plaisir à briser sans cesse les lames que le nain lui présente.

Ah ! que ne peut-il venir à bout de ressouder les tronçons de Nothung, l’arme de Siegmund ! Entre les mains de l’adolescent, elle triompherait aisément de Fafner, qui, changé en dragon, est toujours détenteur de l’anneau magique. Siegfried pourrait s’emparer du talisman, que lui, Mime, saurait bien à son tour lui soustraire ; mais, vains efforts ! Les débris de l’épée mystérieuse ne veulent pas se réunir entre ses mains ! Plein de dépit, il continue à frapper sur l’enclume tout en devisant avec lui-même.

Siegfried, vêtu en habitant des forêts, un cor d’argent en sautoir, paraît, joyeux, menant en laisse un ours qu’il a capturé dans les bois et qu’il excite contre Mime effrayé. Il raille celui-ci de sa poltronnerie, puis, détachant l’ours, qui s’enfuit dans la forêt, il réclame du Nibelung l’arme qu’il lui avait commandée, et qu’il brise sur l’en-