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les fonctions de commissaires et font les honneurs aux nouveaux arrivants ; ils conduisent et font placer les corporations, parmi lesquelles on remarque surtout : les Cordonniers, qui chantent un couplet en l’honneur de saint Grépin, lequel volait le cuir pour faire des souliers aux pauvres ; puis, précédés des fifres et des fabricants d’instruments de musique pour les enfants, les Tailleurs, qui proclament, en un joyeux chant, la bravoure et la ruse d’un des leurs qui sut sauver la ville des attaques de l’ennemi en s’affublant de la peau d’un bouc. Les Boulangers succèdent ensuite aux tailleurs, vantant l’utilité de leur métier, sans lequel on mourrait de faim ; mais ils sont interrompus par l’arrivée d’une nacelle pavoisée et chargée de gracieuses jeunes paysannes, au-devant desquelles se précipitent, pour les aider à débarquer, les Compagnons et les Apprentis ; ces derniers l’emportent auprès des nouvelles venues, qu’ils entraînent pour les soustraire aux Compagnons et avec lesquelles ils se mettent à valser. David, qui fait partie de la bande joyeuse, prend une belle fille par la taille et danse avec entrain, effarouché un instant par la menace que lui font ses camarades de l’arrivée de Madeleine.

Enfin, les Compagnons, qui étaient restés en observation au débarcadère, signalent l’approche des Maîtres Chanteurs. Chacun quitte précipitamment sa danseuse ; David, en prenant congé de la sienne, lui donne un baiser enthousiaste, et tout le monde se range sur la rive pour laisser passer les Maîtres qui se rendent en cortège jusqu’à l’estrade, ayant à leur tête Kothner portant la bannière, et Pogner qui tient Eva par la main. La jeune fille est suivie de compagnes richement parées aussi et de Madeleine. Le peuple salue avec joie la docte Corporation et agite les chapeaux sur son passage. Eva et son