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bre qui l’attendent de nouveau dans son royaume. Wolfram lutte désespérément, voulant arracher son ami à ces fatales séductions ; mais Tannhauser résiste à toutes les vertueuses exhortations du chevalier. Encore un instant, et sa perdition va être consommée, Vénus va s’emparer à tout jamais de sa proie, lorsque, pour la seconde fois, le nom d’Élisabeth, cet ange de pureté, prononcé par Wolfram, produit son effet béni. En l’entendant, Tannhauser reste comme foudroyé, immobile.

Scène v. — À ce moment un chœur d’hommes venant du lointain annonce la fin des souffrances de la pieuse martyre. Son âme, affranchie désormais des douleurs terrestres, s’est élancée, radieuse, dans les sphères célestes, où elle prie pour le pèlerin au pied du trône de Dieu.

Vénus, comprenant enfin qu’elle est vaincue, disparaît avec tout son entourage magique.

De la vallée descendent alors les longues théories de nobles accompagnant le Landgrave, puis les pèlerins qui portent sur un brancard le corps de la sainte en chantant un cantique d’actions de grâces. Sur un signe de Wolfram, ils déposent la mortelle dépouille d’Élisabeth au milieu de la scène ; Tannhauser tombe à côté, invoquant le secours de la Bienheureuse, puis il meurt accablé par la douleur et le repentir.

À ce moment s’avancent les jeunes pèlerins portant la crosse reverdie et couverte de fleurs, miraculeuse manifestation du pardon divin, et tous les assistants, saisis d’une émotion profonde, font entendre un alléluia de reconnaissance pour Celui qui, prenant en pitié les souffrances du pécheur et exauçant les prières de sa douce protectrice, a accordé au coupable sa suprême miséricorde.

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