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notations superflues, l’œuvre étant là pour s’expliquer elle-même dans les parties qui doivent être comprises, et les autres parties puisant souvent un prestige tout particulier dans le troublant mystère où le Maître s’est plu à les ensevelir. Il me semblerait presque aller à l’encontre de ses vœux en cherchant à apporter une lumière factice là où il a désiré l’obscurité, et le spectateur que je prétends guider n’y gagnerait rien, puisque en ce faisant je le priverais de l’une des jouissances intellectuelles qui lui sont réservées, la pénétration par lui-même de l’essence intime du drame.

Toutefois, le côté musical ne sera jamais complètement séparé de la conception poétique.

Au début de chaque analyse de poème, je place un tableau synthétique de l’ouvrage entier, que je crois devoir expliquer, parce qu’il est fait dans une forme neuve.

La première colonne contient le nom des personnages dans l’ordre exact de leur première apparition en scène, avec l’indication de leur voix ; elle résume aussi en quelques mots leur caractère, leur généalogie quand il y a lieu ; les autres, en nombre variable, font savoir, acte par acte, tableau par tableau, scène par scène, les réapparitions successives des mêmes personnages.

On peut donc ainsi être renseigné, en un coup d’œil, sur le caractère du personnage, sur le timbre de sa voix, sur l’importance de son rôle, sur les scènes auxquelles il prend part, sur le nombre d’acteurs en scène à un moment précis, sur l’intervention des chœurs et la nature des voix qui les composent, sur les grandes divisions de l’ouvrage, etc.[1].

  1. Dans tous ces tableaux, le signe indique une partie de rôle muet ; l’acteur est en scène, mais ne parle pas.