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tage : dames et chevaliers chevauchèrent vers le Burg. Les yeux se reposaient avec plaisir sûr les charmes de ces belles femmes.

Montrant leur courage, les bons guerriers coururent des passes pour des vêtements, suivant l’usage du pays, jusqu’à ce qu’on arrivât au palais, où le roi mit pied à terre. Là les dames furent servies par les chevaliers comme il convenait à des héros de si haute valeur.

Alors les reines se quittèrent. Dame Uote et sa fille se retirèrent dans leurs vastes appartements, accompagnées de leur suite. De tous côtés on entendait retentir de terribles cris d’allégresse.

On prépara des sièges. Le roi voulait se rendre au banquet avec ses hôtes. On voyait à côté de lui la belle Brunhilt. Dans le pays du roi, elle portait la couronne. Oh ! qu’elle était richement vêtue !

Maints sièges princiers étaient placés autour des bonnes larges tables, toutes couvertes de mets, ainsi qu’on nous l’a raconté. Rien ne manquait de ce qu’on pouvait désirer. Près du roi était assis maint convive de grande lignée.

Les camériers royaux portaient l’eau dans des coupes d’or rouge. Ce serait en vain qu’on dirait qu’à d’autres fêtes de princes on fut mieux servi : nul ne voudrait le croire.

Avant que le chef du Rhin eût pris de l’eau, le seigneur Siegfrid fit ce qu’il avait le droit de faire. Il lui rappela la foi donnée et la promesse faite avant qu’ils eussent vu Brunhilt dans sa patrie, l’Islande.

Il dit : — « Vous devez vous souvenir de ce que votre main me jura : que si jamais dame Brunhilt venait dans