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— « Quittez ces soucis. Mon compagnon d’armes vous offre son salut et à vous et à tous vos parents. Je l’ai laissé sain et sauf, et il m’a envoyé afin que je fusse son messager et que j’apportasse de ses nouvelles dans votre pays.

« Songez promptement à me faire voir la reine et votre sœur, afin que je leur apprenne ce dont m’ont chargé Gunther et Brunhilt ; tous deux sont heureux. »

Alors le jeune Gîselher parla : — « Vous irez vers elle. Vous avez inspiré de l’amour à ma sœur, et elle a conçu beaucoup d’inquiétudes pour mon frère. La vierge vous aime, je puis vous en être garant. »

Le seigneur Siegfrid dit : — « Partout où je pourrai la servir, je le ferai de cœur et avec fidélité. Où sont maintenant les femmes ? c’est là que je désire aller. » Gîselher, l’homme au corps gracieux, alla l’annoncer.

Gîselher le jeune parla à sa mère et à sa sœur quand il les aperçut toutes deux. — « Il est arrivé, Siegfrid le héros du Nîderlant ! Mon frère Gunther l’a envoyé ici aux bords du Rhin.

« Il nous apporte des nouvelles du roi. Vous lui permettrez l’entrée de la cour, afin qu’il vous dise les nouvelles véritables de l’Islande. » Les nobles femmes étaient encore vivement affligées.

Elles saisirent en hâte leurs vêtements et se vêtirent. Puis elles firent prier Siegfrid de se rendre à la cour. Il le fit de bon cœur, car il aimait tendrement la noble Kriemhilt ; elle lui parla avec grande bonté.

— « Soyez le bien-venu, seigneur Siegfrid, héros digne de louanges. Où est mon frère Gunther, le noble et puissant roi ? J’imaginais que nous l’avions perdu par la force