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nus, il dit : — « Il faut m’accompagner loin d’ici sur les flots. » Il trouva un grand nombre de ces héros bons et braves prêts à le suivre.

Plus de trente mille guerriers étaient accourus. Mille des meilleurs furent choisis parmi eux. On leur apporta leur heaume et le reste de leur armure, car il voulait les conduire au pays de Brunhilt.

Il parla : — « Bons chevaliers, je veux vous en prévenir, il vous faut apporter beaucoup de riches habits à cette cour, car maintes belles femmes vous y verront. C’est pourquoi il convient de vous parer de beaux vêtements. »

Ici quelque ignorant dira légèrement : « Ceci est un conte : comment tant de chevaliers auraient-ils pu se réunir ? Où auraient-ils pris les vivres ? Où auraient-ils pris les vêtements ? Ils n’auraient pu les trouver, quand trente pays les auraient servis. »

Mais vous avez bien entendu parler de la richesse de Siegfrid — le royaume et le trésor des Nibelungen étaient à sa disposition ; — il distribua ce trésor à profusion à ses guerriers, et pourtant il ne diminuait pas, quelque quantité qu’on en prit.

Au matin, de bonne heure, ils partirent. Quels valeureux compagnons Siegfrid réunit là ! Ils avaient avec eux de bons chevaux et de magnifiques habits ; ils arrivèrent ainsi en grande pompe au pays de la dame Brunhilt.

Là se trouvaient derrière les créneaux beaucoup de charmantes filles. La reine parla : — « Quelqu’un sait-il qui sont ceux que je vois voguer là-bas au loin sur la mer ? Ils ont déployé des voiles blanches, qui sont plus éclatantes que la neige. »