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bonne épée, que notre voyage réussisse si bien et que vous ayez trouvé votre vainqueur. Et maintenant, noble vierge, vous allez nous suivre aux bords du Rhin ! »

Alors la belle femme parla : — « Cela ne peut se faire ainsi. Mes hommes et mes parents doivent d’abord être appelés. Je ne puis quitter si légèrement mon pays. Il faut avant tout que je prévienne mes meilleurs amis. »

Elle fit chevaucher des messagers de tous côtés. Ils avertirent ses amis, ses parents et ses hommes. Elle les priait de se rendre à Isenstein sans retard, et die leur fit donner à tous des habits riches et magnifiques.

Ils chevauchaient par troupes vers le burg de Brunhilt, le jour entier, du matin au soir : — « Oh ! qu’avons-nous fait ! dit Hagene, nous faisons mal d’attendre ici les hommes de la belle Brunhilt.

« S’ils viennent ici en force (les desseins de la reine nous sont inconnus), alors sa colère n’a qu’à lui revenir, et nous sommes perdus ! Oui ! cette noble vierge est née pour nous causer de grands soucis. »

Le fort Siegfrid parla : — « Je ne le souffrirai point, et ce que vous craignez n’arrivera pas. J’amènerai à votre secours dans ce pays des guerriers d’élite qui vous sont inconnus.

« Vous ne demanderez point après moi. Je voguerai loin d’ici. Que Dieu pendant ce temps garde votre honneur. Je reviendrai bientôt et je vous amènerai mille hommes, des meilleures épées que j’aie jamais connues. »

— « Ne restez point trop longtemps, dit le roi, car c’est à bon droit que nous nous réjouissons de votre aide. » Il répondit : — « Je serai de retour en très peu de jours. Vous direz à la reine que vous m’avez envoyé en mission.