Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Le plus jeune d’entre eux me parait très beau. Je vois ce riche guerrier, modeste comme une jeune fille, marcher avec bonne apparence et avec une grâce charmante. Nous aurions tout à craindre s’il lui arrivait quelque mal.

« Mais quelque douce que soit sa manière d’être et quelque beau que soit son corps, il ferait pleurer maintes jolies femmes s’il entrait en fureur. Son corps est si bien formé qu’on voit qu’il est par toutes ses qualités un guerrier brave et rapide. »

La reine parla. — « Qu’on m’apporte mon armure. Si le fort Siegfrid est venu en mon pays pour obtenir mon amour, il y va de sa vie. Je ne le crains pas au point de devenir sa femme. »

Brunhilt la belle fut bientôt revêtue de son costume, Maintes belles suivantes l’accompagnaient, au nombre de cent ou plus. Leur costume était magnifique. Les hôtes désiraient voir la vaillante femme.

Avec elles marchaient les héros de l’Islande, les guerriers de Brunhilt, portant l’épée au poing, cinq cents ou même davantage. Cela inquiétait les hôtes. Ils se levèrent de leur siège, les héros hardis et fiers.

Quand la reine vit Siegfrid, elle parla aux étrangers d’une façon courtoise : — « Soyez le bien-venu en ce pays, seigneur Siegfrid ; quel est le but de votre voyage ? Je désirerais le connaître. »

— « Bien des grâces, dame Brunhilt, de ce que vous daigniez me saluer, douce fille de prince, avant ce noble chef qui se trouve devant moi. Lui est mon seigneur. Je renonce à l’honneur que vous me faites.

« Il est roi sur le Rhin. Que dirais-je de plus ? Nous avons navigué jusqu’ici pour l’amour de vous. Il veut vous