Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et le guerrier Siegfrid. Avant qu’ils vinssent, elle s’était vêtue à souhait, la très belle. Certes la venue des chefs ne lui déplaisait pas !

Sa suite était habillée ainsi qu’il convenait. Les princes s’avancent tous deux. Dès qu’elle l’apprend, elle se lève de son siège et avec modestie va recevoir le très noble hôte et son frère.

— « Soyez les bien-venus, mon frère, vous et votre compagnon. J’apprendrai volontiers, ajouta la jeune fille, ce que vous désirez pour aller vers cette cour lointaine. Faites-moi connaître de quoi il s’agit pour vous, nobles guerriers. »

Le roi Gunther dit : — « Ô dame, je vous le dirai. Malgré notre grande valeur, nous avons de graves soucis. Nous voulons chevaucher avec magnificence vers un pays étranger. Il nous faut pour ce voyage des habits richement ornés. »

— « Asseyez-vous, frère chéri, dit la fille du roi, et dites-moi où sont ces femmes dont vous cherchez l’amour et ces terres qui appartiennent à d’autres chefs. » Et elle prit par la main les deux guerriers d’élite.

Elle les mena tous deux là où elle se tenait assise sur de riches coussins — je ne dois pas l’ignorer — ouvragés de beaux dessins et tout bosselés d’or. Ils eurent douce jouissance près des femmes.

Regards d’affection, aspirations d’amour s’échangeaient souvent entre eux. Siegfrid la portait dans son cœur ; elle était pour lui comme sa propre chair. Depuis, la belle Kriemhild devint la femme du hardi guerrier.

Le roi Gunther parla : — « Ô ma très noble sœur, sans votre concours notre projet ne pourra jamais réussir.