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Siegfrid attendit avec impatience que les chants eussent cessé. Il pouvait se féliciter du bonheur de savoir que celle qu’il portait en son cœur lui était également favorable. Et lui aussi chérissait en son âme la belle jeune fille, et non sans motif.

Quand, après la messe, elle sortit de la cathédrale ; on invita le héros hardi à aller derechef vers elle. La vierge digne d’amour commença d’abord à le remercier de ce que devant les guerriers il avait si vaillamment combattu.

— « Que Dieu vous récompense, seigneur Siegfrid, dit la noble enfant, de ce que vous avez mérité que les guerriers vous soient si attachés et de si bonne amitié, ainsi que je l’entends dire. » Il se prit à regarder tendrement la vierge Kriemhilt.

— « Je vous servirai toujours, dit Siegfrid la bonne épée, et je ne reposerai mon front que lorsque j’aurai conquis votre faveur, si je conserve la vie. Il doit en être fait ainsi pour votre service, ma dame Kriemhilt. »

Durant douze jours, on vit près du héros la vierge digne de louanges, quand elle s’avançait vers la cour, devant ses fidèles. Avec grande affection on servait le guerrier.

Et il y avait chaque jour, joie, plaisir et grand bruit devant la salle de Gunther, et dedans et dehors beaucoup de vaillants hommes. Ortwîn et Hagene firent merveille.

Tout ce qu’on peut tenter, ils étaient prêts à l’accomplir, sans crainte ni retard, ces héros joyeux au combat. Ces guerriers furent remarqués par tous les hôtes. Ce fut un grand honneur pour le pays entier de Gunther.