Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Agité par ces pensées, il devint plusieurs fois rouge et pâle. Le fils de Sigelint était là, digne d’amour, comme s’il eût été peint sur le parchemin par le talent d’un bon maître. Et tous avouaient que jamais on n’avait vu un héros si beau.

Ceux qui accompagnaient les femmes demandèrent que chacun se retirât de leur chemin ; les guerriers obéirent. La vue de ces femmes au noble cœur réjouit les braves ; car on voyait s’avancer en costume splendide maintes femmes charmantes.

Le chef Gêrnôt de Burgondie parla : — « À celui qui vous a si généreusement offert ses services, ô Gunther, mon frère chéri, faites honneur devant tous ces héros. Je ne rougirai jamais de ce conseil.

« Faites approcher Siegfrid de ma sœur, afin qu’elle le salue, nous en serons heureux ; que celle qui jamais ne salua de guerrier, rende hommage à Siegfrid, afin que cette noble épée vous soit acquise. »

Les parents du roi allèrent trouver le héros. Ils parlèrent ainsi au guerrier du Nîderlant : — « Le roi vous invite en sa cour, afin que sa sœur vous salue : c’est pour vous faire honneur. »

Le chef en ressentit de la joie en son cœur. Il portait en son âme tendresse sans amertume : il allait voir la fille de la belle Uote. La jeune fille digne d’amour salua Siegfrid avec grâce et vertu.

Lorsqu’elle vit debout devant elle l’homme au grand courage, une flamme colora ses joues. Elle dit, la belle vierge : — « Soyez le bienvenu, seigneur Siegfrid, bon et noble chevalier. » Ce salut éleva son âme.

Il s’inclina courtoisement et lui offrit ses remercîments.