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Les Burgondes firent transporter les armes vers le Rhin. Le guerrier Siegfrid les avait conquises de ses mains ; il l’avait fait avec grande vaillance, tous les hommes de Gunther devaient l’avouer.

Le seigneur Gêrnôt envoya ses fidèles vers Worms, et il leur enjoignit de dire en son pays les succès qu’ils avaient obtenus, lui et tous ses hommes.

Comme ils coururent, les varlets, par qui tout fut raconté ! Ceux qui naguère avaient souci se réjouirent, pleins de reconnaissance des heureuses nouvelles qui étaient arrivées. De nobles femmes s’informèrent à maintes reprises comment avaient réussi les hommes du puissant roi.

On fit paraître un des messagers devant Kriemhilt. Cela se passa en secret ; ouvertement elle n’eût pas osé ; car parmi les guerriers se trouvait le bien-aimé de son cœur.

Lorsqu’elle vit le messager venir vers sa chambre, Kriemhilt la belle dit avec grande bonté : — « Viens ! dis-moi de chères nouvelles ; je te donnerai de mon or, si tu le fais sans mentir, et je te serai toujours favorable.

« Comment est sorti du combat mon frère Gêrnôt et mes autres fidèles ? Nous a-t-on tué quelqu’un ? Et qui fit le mieux ? Voilà ce que tu dois me dire. » Le messager répondit aussitôt : — « Nous n’avons pas un seul lâche.

« Cependant pour la vigueur dans la bataille, personne ne chevaucha aussi bien, ô noble reine, puisqu’il faut vous le dire, que le très noble étranger venu du Nîderlant. La main du hardi Siegfrid a accompli de grandes merveilles.

« Ce que tous les héros ont fait dans le combat, Dancwart et Hagene et les autres hommes du roi, quoiqu’ils