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m’en le soin. » Le roi Gunther dit : — « Toujours je vous en serai reconnaissant. »

— « Ainsi, faites-moi obtenir mille de vos hommes, car de mon côté je n’ai que douze guerriers avec moi ; je défendrai votre terre. La main de Siegfrid vous servira toujours fidèlement ;

« Et nous viendront en aide Hagene et aussi Ortwîn, Dancwart et Sindolt, vos guerriers préférés. Volkêr marchera avec nous, l’homme hardi, et il portera l’étendard ; je ne puis le confier à personne mieux qu’à lui.

« Laissez chevaucher les messagers vers le pays de leurs maîtres. Qu’on leur fasse savoir qu’ils nous verront bientôt, afin que nos burgs restent en paix. » Alors le roi fit avertir à la fois et ses hommes et sa parenté.

Les écuyers de Liudgêr parurent à la cour ; ils étaient très joyeux de ce qu’ils allaient rentrer en leur pays. Gunther le bon roi leur donna de riches présents et leur accorda une escorte. Ils étaient fiers de cet accueil.

— « Maintenant dites à mes puissants ennemis, ajouta Gunther, qu’ils feraient très bien de renoncer à leur expédition ; mais s’ils veulent venir me chercher ici dans ma terre et si mes fidèles ne m’abandonnent pas, ils auront fort à faire. »

Alors on apporta de riches présents aux messagers ; Gunther en avait assez à distribuer ! Les hommes de Liudgêr ne voulurent pas les refuser. Quand ils eurent pris congé, ils partirent joyeusement.

Lorsque les envoyés furent arrivés en Tenemark et que le roi Liudgast eut appris comment ils venaient du Rhin et qu’il connut l’outrecuidance des Burgondes, il en fut fortement irrité.