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rapides, au moment où tous m’avez vu me diriger armé vers vous. Vous affirmiez que vous vouliez seul, me tenir tête dans un combat. »

— « Nul ne vous le niera, répondit le vaillant Hagene ; oui, je veux tenter la lutte avec des coups terribles, à moins que ne se brise en mes mains la bonne épée des Nibelungen. Je suis indigné de ce que l’on ait osé nous réclamer comme prisonniers. »

Quand Dietrîch connut l’humeur farouche de Hagene, il brandit aussitôt son bouclier, ce bon et rapide guerrier. Avec quelle promptitude Hagene s’élança des degrés au devant de lui. La bonne épée de Nibelung retentit avec fracas sur Dietrîch.

Le seigneur Dietrîch savait bien que cet homme audacieux était d’humeur féroce ; aussi le prince de Vérone se défendit-il avec adresse des coups terribles qui lui, étaient destinés. Il connaissait bien Hagene, ce héros superbe.

Il craignait aussi Balmung, cette arme terrible ! Cependant Dietrîch rendit des coups bien dirigés, jusqu’à ce qu’enfin il vainquit Hagene, en lui faisant une blessure longue et profonde.

Le seigneur Dietrîch se dit : « Te voilà donc en péril ! Mais j’aurai peu d’honneur à te tuer maintenant. Je vais essayer si je puis m’emparer de toi et te faire prisonnier. » Et c’est ce qu’il fit avec précaution.

Il laissa tomber son bouclier ; sa force était grande ; il saisit dans ses bras Hagene de Troneje, et ainsi il parvint à dompter l’homme hardi. À cette vue, le roi Gunther se prit à gémir.

Dietrîch lia Hagene, le conduisit à Kriemhilt et remit