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frid, après avoir tué le héros. Le vieillard se défendit ; il était aussi très brave.

Le guerrier de Dietrich asséna sur le héros de Troneje un coup d’une épée très large, dont le fil était excessivement tranchant ; mais il ne put blesser le fidèle de Gunther. Hagene, au contraire » l’atteignit à travers sa bonne armure.

Quand le vieux Hildebrant eut reçut cette blessure, il craignit de plus graves atteintes de la main de Hagene. L’homme de Dietrich jeta son bouclier sur son dos et, malgré sa profonde blessure échappa à Hagene.

Nul des combattants n’était plus en vie, nul, hormis, deux seulement, Gunther et Hagene. Le vieux Hildebrant marchait tout baigné de son sang ; il apportait de tristes nouvelles à Dietrîch.

Il vit cet homme assis plein de douleur, et maintenant il allait faire éprouver au prince une plus grande affliction encore. Voyant s’avancer Hildebrant dans son armure toute rougie, il lui demanda des nouvelles, poussé par l’inquiétude.

— « Dites-moi, maître Hildebrant, comment êtes-vous tout baigné du sang échappé de vos veines, et qui vous a porté ce coup ! Je pense que vous vous serez battus avec les étrangers dans le palais. Je vous l’avais défendu ; vous auriez bien fait de l’éviter. »

Il dit à son seigneur : — « C’est Hagene qui m’a fait cette blessure dans la salle, tandis que je voulais éviter ce guerrier. C’est avec peine que j’ai sauvé ma vie des mains de ce démon. »

Le Véronais répondit : — « Cela vous est justement arrivé ; car m’ayant entendu parler de l’amitié qui me liait à