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force et la valeur des guerriers de Vérone. Maître Hildebrant se détourna de Hagene, et le fort Wolfhart se jeta sur Volkêr le hardi.

Il asséna sur le bon casque du ménestrel un coup tel, que le tranchant de son épée en entama le fer. Le joueur de viole le lui rendit avec tant de force, que sous sa main l’armure de Wolfhart lança des éclairs.

Ils firent jaillir le feu de leurs cottes de mailles, car ils étaient animés l’un contre l’autre d’une furieuse haine. Wolfwîn, ce bon guerrier de Vérone, les sépara ; ce qu’il n’aurait jamais pu faire, s’il n’avait été un héros.

Gunther, le vaillant, repoussa d’un bras infatigable les illustres combattants du pays des Amelungen. Le superbe Gîselher teignit des flots d’un sang rouge plus d’un heaume brillant.

Dancwart, le frère de Hagene, était un homme farouche. Tout ce qu’il avait fait auparavant contre les guerriers d’Etzel n’était que du vent. Maintenant il se battait réellement avec rage, le fils du brave Âldriân.

Ritschart et Gerbart, Helpfrîch et Wichârt ne s’étaient jamais épargnés dans aucun combat : ils le firent sentir aux hommes de Gunther. On voyait Wolfbrant marcher superbement dans la mêlée.

Le vieux Hildebrant se battait comme un furieux. Beaucoup d’entre ces bons guerriers succombèrent abattus dans le sang par l’épée de Wolfhart. Ainsi ces hommes bons et vaillants vengeaient Ruedigêr.

Le seigneur Sigestap se battait obéissant à l’impulsion de son courage. Ah ! que d excellents heaumes il hacha à ses ennemis dans cette bataille, le fils de la sœur de Dietrîch ! On ne pouvait mieux se conduire dans la mêlée.