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de Kriemthilt. Elle fit apporter de l’or rouge à pleins boucliers. Elle le distribuait à qui le désirait et à qui le voulait accepter. Jamais plus grandes récompenses ne furent données pour attaquer des ennemis.

Une grande partie des guerriers accourut. Le hardi Volkêr leur dit : — « Nous sommes ici ! Jamais je ne vis des héros accourir aussi volontiers au combat que ceux qui ont reçu l’or du roi pour notre perte. »

Beaucoup d’entre les Burgondes criaient : — « Allons, héros, plus prés ! Que nous en arrivions enfin au dénoûment. Nul ne succombera ici que ceux qui doivent mourir. » Aussitôt on vit leurs boucliers hérissés de javelots.

Que dirai-je de plus ? Au moins douze cents hommes les assaillirent de tous côtés. Les étrangers calmèrent leur ardeur en faisant de terribles blessures. Nul ne pouvait séparer les combattants : aussi le sang coula à flots,

Sous les coups mortels qui étaient portés de toutes parts. On entendait chacun appeler ses amis à son secours. Les braves de l’illustre et puissant roi furent tous tués. Leurs parents qui les chérissaient, en reçurent une profonde affliction.

XXXVII COMMENT LE MARGRAVE RUEDIGÊR FUT TUÉ

En cette matinée, les hôtes avaient bien combattu. L’époux de Gœtelint vint en la cour, et il vit de tous côtés un terrible carnage. Il en pleura intérieurement, le très loyal Ruedigêr.

— « Malheur à moi, s’écria le guerrier, d’avoir jamais reçu la vie ! Et que personne ne puisse empêcher de si grands désastres ! Bien volontiers j’interviendrais pour rétablir la