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pensons à défendre notre vie. Bientôt nous verrons venir vers nous la femme du roi Etzel. »

Le souverain du pays croyait que ces hôtes étaient morts des suites du combat et par les tortures des flammes. Mais il y avait encore là vivants, six cents hommes hardis, les meilleures épées que jamais roi ait eues à son service.

Ceux qui surveillaient les étrangers avaient bien vu que parmi eux beaucoup étaient vivants, quoi qu’on eut fait pour les faire souffrir et pour tuer les chefs et leurs hommes. On les voyait sains et saufs marcher dans la salle.

On dit à Kriemhilt que beaucoup d’entre eux vivaient encore. La reine répondit : — « Il n’est pas possible qu’aucun d’eux ait survécu à l’assaut des flammes. Je croirais bien plutôt qu’ils sont tous morts.

Les princes et leurs hommes auraient bien voulu échapper à cette extrémité, si l’on avait voulu leur faire miséricorde ; mais ils ne purent rencontrer de pitié chez les hommes du Hiunen-lant. Ils vengèrent leur mort d’un bras indomptable.

Au matin de ce jour, on les salua par des attaques redoublées : les héros furent en péril. On leur lança maints forts javelots ; mais ces chefs nobles et hardis se défendirent d’une façon chevaleresque.

Le courage des hommes d’Etzel était singulièrement excité, parce qu’ils voulaient mériter les présents de Kriemhilt ; ils désiraient également accomplir les ordres du roi. Aussi maints d’entre eux furent bientôt atteints par la mort.

On peut raconter merveille des promesses et des dons