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permettre. Emmenez hors de ce palais peu ou beaucoup de gens, excepté mes ennemis. Ceux-là resteront ici ; car ils m’ont fait trop de mal ici au pays des Hiunen. »

Quand il entendit cela, Dietrîch prit à son bras la noble reine, dont l’angoisse était grande, et de l’autre côté il emmena Etzel. Et maints superbes guerriers l’accompagnèrent.

Le noble margrave Ruedigêr prit la parole : — « Si quelqu’un de plus parmi ceux qui sont prêts à vous servir, peut sortir de la salle, faites-le-nous savoir. Une paix constante doit régner entre bons amis. »

Gîselher du pays burgonde répondit : — « Paix et concorde régneront entre nous, puisque vous et vos hommes vous nous êtes fidèles. C’est pourquoi sortez d’ici avec vos amis sans nulle inquiétude. »

Quand le seigneur Ruedigêr quitta la salle, cinq cents hommes ou même davantage le suivirent. Les chefs y avaient consenti en toute confiance. Depuis il en arriva grand dommage au roi Gunther.

Un guerrier d’entre les Hiunen, voyant Etzel marcher à côté de Ruedigêr, voulut profiter de l’occasion pour sortir ; mais le joueur de viole lui donna un coup tel que sa tête vola aux pieds d’Etzel.

Quand le souverain du pays fut enfin hors du palais, il se retourna, et considérant Volkêr : — « Malheur à moi, à cause de ces hôtes ! C’est une horrible calamité que tous mes guerriers doivent succomber sous leurs coups !

« Malheur à cette fête ! dit l’illustre roi ; il en est un dans la salle qui se bat comme un sanglier farouche ; il se nomme Volkêr et c’est un ménestrel. Je n’ai évité la mort qu’en échappant à ce démon.