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tous côtés on entendait un effroyable bruit de cris et de clameurs.

Ceux qui étaient dehors voulaient pénétrer à l’intérieur, où étaient leurs amis. Mais ils gagnaient peu de terrain du côté de la porte. Ceux qui étaient dans la salle en auraient voulu sortir ; mais Dancwart n’en laissa aucun ni monter ni descendre les degrés.

Il en résulta une grande presse vers la porte, et les épées retentissaient en tombant sur les casques. Le hardi Dancwart fut en grand danger ; mais son frère y veilla, ainsi que le lui commandait son affection.

Hagene cria très haut à Volkêr : — « Voyez-vous là-bas, compagnon, mon frère lutter contre les Hiunen sous leurs coups redoublés ? Ami, sauve mon frère, ou nous perdons ce héros. »

— « Certes je le ferai, » dit le joueur de viole, et il se mit en marche à travers le palais, jouant de l’archet. Une épée de fin acier résonnait en sa main à coups pressés. Les guerriers du Rhin le remercièrent avec empressement.

Volkêr le hardi dit à Dancwart : — « Vous avez supporté aujourd’hui de terribles attaques ; votre frère me prie d’aller à votre secours. Voulez-vous vous placer dehors, moi je me mettrai en dedans de la salle. »

Dancwart le rapide se plaça en dehors de la porte, et il repoussait des degrés quiconque se présentait pour y monter. On entendait ses armes retentir aux mains du héros. Ainsi faisait à l’intérieur, Volkêr du pays burgonde.

Le brave ménestrel cria au dessus des têtes de la foule : — « La salle est bien fermée, ami sire Hagene. Oui, les mains de deux héros ont mis le verrou à la porte d’Etzel ; elles valent bien mille barreaux. »