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« Ceux qui osèrent le combattre, ceux-là furent tous vaincus. Aussitôt il fit transporter et déposer le trésor là où l’avaient pris les hommes de Nibelung. Albrich le très fort en devint le gardien.

« Il dut lui jurer son serment qu’il le servirait comme un fidèle serviteur. Dès cet instant en toutes choses il lui fut dévoué. » Ainsi parla Hagene de Troneje : « Voilà ce que fit Siegfrid ; jamais aucun guerrier ne conquit plus grande puissance.

« Et je sais encore de lui des choses plus extraordinaires qui me sont bien connues. La main du héros a tué Le Dragon. Il se baigna dans son sang et sa peau est devenue comme de la corne ; on l’a vu souvent, aucune arme ne l’entame.

« Nous devons recevoir au mieux le jeune chef afin que nous n’excitions pas la haine de ce guerrier rapide. Son corps est si beau qu’on est porté à l’aimer. Il a par sa force accompli tant de merveilles ! »

Alors parla le roi puissant : « Tu peux bien avoir raison : vois, comme ils se tiennent prêts au combat à la façon des héros, ces guerriers et lui, l’homme très hardi. Nous devons descendre à la rencontre de cette forte épée. »

— « Vous pouvez le faire sans déshonneur, dit Hagene ; il est de noble race, fils d’un roi puissant. Il est préoccupé, me paraît-il ; le Christ sait pourquoi. Ce n’est pas pour de petites aventures qu’il a chevauché jusqu’ici. »

Alors le roi du pays dit : « Qu’il nous soit le bienvenu ; il est noble et brave, je l’ai bien appris. Cela lui sera utile dans le pays des Burgondes. » Et le roi Gunther alla trouver Siegfrid.