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et les burgs. Si vous obtenez la Marche où siégeait Nuodunc, vous pourrez, noble chevalier, vivre toujours dans les plaisirs. J’accomplirai fidèlement tout ce que je vous promets aujourd’hui. »

Quand le seigneur Blœde connut la récompense, cette dame lui plaisant à cause de sa beauté, il se prépara à obtenir la femme charmante en combattant. Mais le guerrier devait perdre la vie dans cette entreprise.

Il dit à la reine : — « Rentrez dans la salle ; avant que personne puisse s’en douter, je provoquerai une lutte. Il faut que Hagene expie le mal qu’il vous a fait. Je vous livrerai lié l’homme-lige du roi Gunther. »

— « Maintenant, vous tous, qui êtes à moi, armez-vous, s’écria Blœde. Nous irons trouver nos ennemis dans leur logis. La femme d’Etzel l’exige de moi. C’est pourquoi, ô héros, nous devons tous exposer notre vie. »

La reine quittant Blœde prêt à combattre, alla à table avec Etzel et avec ses hommes. Elle avait préparé une terrible trahison contre les étrangers.

Je veux vous dire comment elle se rendit au banquet. On voyait des rois puissants la précéder, portant la couronne, puis maints hauts princes et d’illustres guerriers rendre de grands honneurs à la reine.

Le roi fit donner des sièges dans la salle à tous ses hôtes, plaçant près de lui les meilleurs et les plus élevés en dignités. Il fit servir des mets différents aux chrétiens et aux païens, mais de tout avec profusion. Ainsi le voulait ce roi sage.

Le reste de leur suite mangea dans son logement. On avait mis près d’eux des serviteurs qui devaient leur fournir des mets avec empressement. Bientôt cette hos-