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Hiunen. Aussitôt on vit pleurer mainte vierge et mainte dame.

Hagene et ses hommes, au nombre de soixante, s’élancèrent en toute hâte vers Volkêr, là où les joutes avaient lieu. Etzel et Kriemhilt voyaient très bien tout cela.

Les trois rois ne voulurent point laisser le hardi ménestrel, sans secours parmi les ennemis. Mille de leurs guerriers arrivèrent, chevauchant avec adresse et faisant tout ce qu’ils voulaient, de la façon la plus courtoise.

Quand le riche Hiune fut frappé mortellement, on entendit ses parents crier et gémir. Toute la suite demanda : — « Qui a fait cela ? » — « C’est le joueur de viole, Volkêr, l’audacieux ménestrel. »

Les parents du margrave du Hiunen-lant réclamaient à grands cris leurs épées et leurs boucliers. Ils voulaient tuer Volkêr. De la fenêtre, le roi suivait avec anxiété tout ce qui se passait.

De toutes parts on entendit les Hiunen pousser de grandes clameurs. Les rois et leur suite mirent pied à terre devant la salle, et les guerriers burgondes poussèrent les chevaux de côté. Mais voici le roi Etzel qui sépare les deux troupes.

Il arrache une épée acérée des mains d’un de ses parents d’entre les Hiunen et, la brandissant, il les écarte tous. Sa colère était grande. — « Oh ! comme je perdrais l’affection de ces héros,

« Si vous tuiez ici ce noble ménestrel, s’écria le roi Etzel ! Ce serait très mal agir. J’ai bien vu comment il a couru, quand il a tué ce Hiune. Cela est arrivé sans sa faute, par suite de ce que le cheval a bronché.

« Il faut laisser mes hôtes en paix. » Et il le recon-