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que montaient ces héros. Ils joutèrent contre les Hiunen de la façon la plus courtoise.

Alors le brave Volkêr, le noble ménestrel, parla : — « Je crois que ces guerriers n’oseraient point tenir devant nous. J’ai entendu dire qu’ils nous haïssaient. Jamais plus belle occasion ne peut s’offrir à eux.

« Maintenant, ajouta Volkêr, il faut faire conduire nos chevaux en nos logements, puis revenir chevaucher vers le soir, quand il en sera temps. Peut-être qu’alors la reine accordera la palme aux Burgondes. »

Voilà qu’ils voient s’avancer un chevalier plus beau qu’aucun des Hiunen qui avaient paru jusqu’alors. Certes, il devait avoir là en ce moment la bien-aimée de son cœur. Il marchait si magnifiquement vêtu qu’on eût dit un noble fiancé.

Volkêr parla : — « Non, je ne puis y résister ; ce chéri des dames doit sentir ma lance. Nul ne peut l’empêcher, il y va de sa vie. Je m’inquiète peu de la colère de la femme du roi Etzel. »

— « Non, pour l’amour de moi, dit aussitôt Gunther, les gens nous le reprocheront, si nous sommes les assaillants. Laissez commencer les Hiunen, cela vaudra beaucoup mieux. » Le roi Etzel était toujours assis auprès de la reine.

— « Je veux augmenter la mêlée, dit Hagene ; faisons voir aux femmes et aux guerriers, comment nous savons chevaucher, et cela sera bien fait ; car aussi bien on n’accordera nulle louange aux fidèles de Gunther. »

Volkêr, le très rapide, rentra de nouveau dans l’arène et causa ainsi grande affliction à maintes femmes. Il poussa sa lance à travers le corps du riche champion des