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riers de Gunther étaient de sombre humeur et qu’ils lui feraient plaisir en renonçant au tournoi.

Quand ces braves héros se furent retirés, ceux de Duringen, ainsi qu’on nous l’a dit, et ceux du Tenemark s’avancèrent au nombre d’au moins mille hommes hardis. On vit, sous les coups, voler en éclats les tronçons des lances.

Irnfrit et Hâwart chevauchèrent dans la joute. Ceux du Rhin luttèrent fièrement contre eux. Ils poussèrent maints coups de lances à ceux du Duringen-lant. Plus d’un magnifique bouclier fut percé à jour.

Voici venir sire Blœde avec trois mille hommes des siens. Etzel et Kriemhilt les aperçurent aussitôt, car ces jeux chevaleresques avaient lieu devant eux. La reine les voyait venir avec plaisir, par haine des Burgondes.

Elle pensait en elle-même — et c’est ce qui arriva plus tard, — « s’ils font offense à quelqu’un, je puis bien espérer que le combat commencera. Alors je pourrai me venger de mes ennemis, et dès ce moment mes soucis prendront fin. »

Schruntàn et Gibeke, Ramunc et Hornboge chevauchèrent dans le tournois suivant les us des Hiunen. Ils tinrent tête aux héros du pays burgonde. Les éclats des lances volèrent au dessus du mur de la salle du roi.

Quoi que fissent les adversaires des guerriers de Gunther, ce n’était que du fracas. On entendait le bruit du choc des boucliers retentir au loin dans le palais et dans la salle. Ils acquirent là grande gloire et grand honneur.

Les jeux étaient si animés et si ardents, qu’à travers les caparaçons l’écume blanche découlait des bons coursiers