Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et larges boucliers, afin que si quelqu’un vous attaque, vous soyez en bon état de défense.

« Mes chers seigneurs, et vous parents et fidèles, allez de bon cœur à l’église et gémissez auprès de Dieu sur vos soucis et sur votre détresse. Car soyez certains que pour nous la mort approche.

« N’oubliez pas le mal que vous avez fait et tenez-vous, en présence de Dieu, humbles et suppliants. Je veux vous en avertir, très illustres guerriers, si le Dieu du ciel ne nous sauve, vous n’entendrez plus jamais la messe. »

Les princes et leurs hommes se dirigèrent vers l’église. Hagene, le hardi, les fit arrêter sur le champ sacré du repos, afin qu’ils ne se séparassent point et il leur dit : — « Nul ne sait encore ce qui nous arrivera de la part des Hiunen.

« Déposez, mes amis, vos boucliers à vos pieds, et si quelqu’un vous fait un salut hostile, répondez-lui par de profondes blessures. Voilà le conseil de Hagene, et on apprendra ainsi, que vous savez vous conduire d’une façon digne de louange. »

Volkêr et Hagene allèrent tous deux se placer devant la vaste église. Ils agissaient ainsi, parce qu’ils savaient que la femme du roi serait obligée de passer tout près d’eux. Leur âme était en proie à la fureur.

Voici venir le souverain du pays et aussi sa belle femme ; leurs personnes étaient revêtues de riches vêtements, ainsi que les guerriers rapides qu’on voyait marcher à leur suite. Les escadrons de Kriemhilt soulevaient la poussière.

Quand le puissant roi vit les rois et leurs hommes tous armés, il s’écria aussitôt : — « Comment se fait-il que je