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XXXI. COMMENT ILS SE RENDIRENT À L’ÉGLISE

— « Ma cotte de mailles me refroidit tellement dit Volkêr, que je pense que la nuit ne durera plus très long temps ! je sens à la fraîcheur de l’air qu’il sera bientôt jour. » Ils éveillèrent leurs compagnons qui dormaient encore.

Le matin brillant vînt éclairer les étrangers dans la salle. Hagene commença d’éveiller tous les chevaliers afin de leur permettre de se rendre à l’église pour la messe.

On se mit à faire résonner au loin les cloches suivant les usages chrétiens.

Des chants discordants se faisaient entendre : ce qui montrait bien la séparation qui existait entre chrétiens et païens. Les hommes de Gunther voulaient se rendre à l’église : tous s’étaient levés en même temps de leurs couches.

Les guerriers s’avancèrent en costumes si magnifiques, que jamais héros ne portèrent de plus beaux vêtements. Cela affligea Hagene : il dit : — « Héros il faut ici revêtir d’autres habits,

« Car vous êtes suffisamment avertis. Au lieu de roses, il vous faut porter des armes à la main ; au lieu de chaperons ornés de pierreries, vos bons casques bien polis. Car nous connaissons les dispositions hostiles de dame Kriemhilt.

« Il nous faudra combattre aujourd’hui, je veux que vous le sachiez. Au lieu de chemises de soie, portez de bons hauberts, et en place de riches manteaux, vos forts