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« Certes, ajouta Hagene, je veux bien le dire : quoique je n’aie point vu Siegfrid, pourtant je suis tout disposé à croire, d’après ce qu’il me parait, que c’est là le héros qui s’avance si majestueusement.

« Il apporte des nouvelles en ce pays. La main de ce guerrier a vaincu les hardis Nibelungen, Schilbung et Nibelung, ces fils d’un roi puissant. Il accomplit de grandes merveilles par la force de son bras.

« Comme le héros chevauchait seul et sans suite, il rencontra au pied d’une montagne, ainsi m’a-t-il été dit, près du trésor de Nibelung[1], beaucoup d’hommes hardis, qu’il ne connaissait pas, mais qu’il apprit à connaître alors.

« Tout le trésor de Nibelung avait été apporté hors de la montagne creuse. — Maintenant, écoutez le récit de ces merveilles. — Comme les Nibelungen se mettaient à le partager, Siegfrid les vit et le héros en fut étonné.

« Il vint si près d’eux, qu’il aperçut les guerriers et que les guerriers le virent aussi. L’un d’eux s’écria : « Voici venir le fort Siegfrid, le héros du Nîderlant. » Il lui advint chez les Nibelungen des aventures très extraordinaires.

« Schilbung et Nibelung reçurent fort bien le brave Siegfrid. De commun accord ils prièrent le noble jeune chef, l’homme très beau, de partager le trésor entre eux. Ils le désiraient si ardemment que Siegfrid commença à les écouter.

  1. Il s’agit ici de Nibelung, le père des deux chefs rivaux de Siegfrid, Schilbung et Nibelung le jeune.