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Il vit, se tenant près de Gîselher, Volkêr le beau joueur de viole. Il le pria de l’accompagner ; car il connaissait bien son humeur belliqueuse. Volkêr était de tout point un chevalier bon et vaillant.

Ils laissèrent les chefs à la cour. On les vit partir seuls, à eux deux, traverser la cour et se diriger à quelque distance de là vers un vaste palais. Les guerriers d’élite ne craignaient l’inimitié de personne.

Ils s’assirent devant cette demeure, sur un banc, en face d’une salle où se tenait Kriemhilt. Leurs magnifiques armures répandaient leur éclat autour de leur personne. Beaucoup de ceux qui les voyaient, auraient voulu les connaître.

Les Hiunen considéraient avec stupéfaction les audacieux héros, comme on considère des bêtes fauves. La femme d’Etzel les regarda par la fenêtre. L’âme de la belle Kriemhilt fut affligée à leur vue.

Cela la faisait penser à ses souffrances ; elle se prit à pleurer. Les hommes d’Etzel s’étonnaient de ce qui pouvait ainsi assombrir son cœur. Elle dit : — « Hagene en est la cause, héros vaillants et bons. »

Ils répondirent à la dame : — « Comment cela s’est-il fait ? car naguère encore nous vous avons vue joyeuse. Quelque brave que soit celui qui vous a affligée, dites-nous de vous venger, et il lui en coûtera la vie. »

— « À celui qui vengera mon offense, toujours je serai obligée. Je suis prête à lui accorder tout ce qu’il désirera.

« Je vous en prie à genoux, ajouta la femme du roi, vengez-moi de Hagene, et qu’il perde la vie ! »

Aussitôt soixante hommes hardis ceignirent l’épée. Pour l’amour de Kriemhilt, ils voulaient aller trouver Hagene