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Les intrépides Burgondes chevauchèrent vers la cour. Ils s’avancèrent magnifiquement, suivant la coutume de leur pays. Maint brave guerrier parmi les Hiunen admirait la prestance et l’armure d’Hagene de Troneje.

Comme on faisait le récit — il circulait partout — qu’il avait tué Siegfrid du Nîderlant, le plus fort de tous les hommes, l’époux de Kriemhilt, on s’interrogeait beaucoup touchant Hagene.

Ce héros était bien fait, cela est certain, il était large d’épaules ; ses cheveux étaient mêlés d’une teinte grise ; ses jambes étaient longues, son visage effrayant, sa démarche imposante.

On installa les chefs burgondes dans leurs logements. La suite de Gunther fut éloignée d’eux : c’était un conseil de la reine, qui lui portait une violente haine. Il en résulta que plus tard on égorgea les serviteurs dans leur logis.

Dancwart, le frère de Hagene, était maréchal. Le roi lui recommanda instamment sa suite, afin qu’il en prit soin et qu’il lui donnât à profusion ce dont elle avait besoin. Le héros des Burgondes leur portait à tous un cœur dévoué.

Kriemhilt, la belle, alla, suivie de ses compagnes, recevoir les Nibelungen avec une âme fausse. Elle baisa Gîselher et le prit par la main. Voyant cela, Hagene de Troneje attacha plus fortement son casque.

— « Après de semblables salutations, dit Hagene, de rapides guerriers peuvent bien prendre souci : on salue différemment le roi et ses hommes-liges. Nous n’avons pas fait un heureux voyage, en nous rendant à cette fête. » — Elle dit : — « Soyez le bienvenu pour ceux qui vous