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On fit verser aux étrangers le meilleur vin. Jamais héros ne furent aussi bien traités.

Chacun fixait des regards ravis sur la fille de Ruedigêr. Elle était si bien mise ! Maint bon chevalier lui déclara son amour en pensée, et certes elle le méritait, car son âme était élevée et pure.

Mais ce qu’ils espéraient ne pouvait se réaliser. On voyait de toutes parts dames et demoiselles ; il y en avait un grand nombre. Le noble ménestrel portait un cœur dévoué à Ruedigêr.

On se sépara alors suivant la coutume. Dames et chevaliers allèrent d’un côté différent. On dressa les tables dans la vaste salle, puis on servit magnifiquement les étrangers inconnus.

Par affection pour ses hôtes, la noble margrave se rendit à table. Elle laissa sa fille près des enfants, où il lui seyait de rester. Vraiment les étrangers regrettèrent de ne pas la voir.

Quand ils eurent suffisamment bu et mangé, on introduisit de nouveau les belles dans la salle. Les mots plaisants ne furent pas épargnés. Volkêr parla beaucoup ; c’était un guerrier brave et habile.

Le vaillant joueur de viole dit à haute voix : « — Ô très puissant margrave, Dieu en a agi miséricordieusement avec vous ; car il vous a donné une femme véritablement belle et une vie bien heureuse.

« Si j’étais prince, ajouta ce guerrier, et si je portais la couronne, je voudrais obtenir votre charmante fille ; voilà ce que mon cœur souhaiterait. Elle est ravissante à voir et avec cela noble et bonne. »

Le margrave répondit : — « Comment se pourrait-il