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On ne voyait guère aux femmes de couleurs empruntées. Elles portaient sur leur tête de brillants diadèmes d’or, qui formaient de riches coiffures, afin que le vent ne dérangeât pas leurs beaux cheveux. Elles étaient éblouissantes de beauté.

Laissons là les femmes très occupées de ces soins. Les amis de Ruedigêr firent grande diligence dans la plaine pour aller trouver les princes ; ceux-ci furent bien reçus dans le pays du margrave.

Quand le margrave les vit approcher, joyeux il parla à ses hôtes chéris : — « Que vous et vos hommes soient les bienvenus, seigneurs ! C’est avec grand bonheur que je vous vois ici en ma terre. »

Les princes s’inclinèrent avec confiance, sans nulle haine. Il montrait bien à quel point il leur était dévoué ; il salua particulièrement Hagene, qu’il avait connu jadis. Il en fit autant à Volkêr, du pays burgonde.

Il reçut aussi Dancwart, mais ce brave guerrier prit la parole : — « Puisque vous voulez bien nous accueillir, qui donc prendra soin de nos gens que nous avons amenés avec nous ? » Le margrave répondit : — « Reposez en paix cette nuit.

« On veillera bien sur tout ce que vous avez apporté avec vous en ce pays, chevaux, argent et habillements. J’établirai si bonne garde, que rien ne sera perdu, rien, pas même pour la valeur d’un demi-éperon.

« Vous, varlets, dressez les tentes dans la plaine, je suis garant de tout ce que vous perdrez ici. Enlevez les brides ; laissez les chevaux en liberté. » Peu d’hôtes les avaient aussi bien reçus.

Les étrangers s’en réjouirent. Quand tout fut bien dis-