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gneur Ruedigêr que j’ai mal rempli mon devoir envers toi ! »

Hagene entendant le désespoir de ce noble guerrier, lui rendit son épée et y ajouta six bracelets d’or rouge : — « Reçois-les de bonne affection, ô héros, et sois mon ami. Tu es un guerrier intrépide, puisque tu restes ici seul !

— « Dieu te récompense de tes bracelets, dit Eckewart ! Et pourtant votre voyage chez les Hiunen m’afflige. Vous avez tué Siegfrid et ici l’on vous hait. Soyez bien sur vos gardes, voilà ce que je vous conseille en toute sincérité. »

— « maintenant c’est à Dieu à nous protéger, répondit Hagene ; ces guerriers, les rois et leurs hommes, n’ont qu’un souci, trouver un logement dans ce pays où nous puissions nous reposer cette nuit.

« Nos chevaux sont épuisés par la longueur du chemin et nos vivres sont à bout. Ainsi parla Hagene la bonne épée. Nous n’en trouverons pas facilement. Nous aurions besoin d’un hôte qui nous accordât par générosité le pain pour cette nuit. »

Eckewart prit la parole : — « Je vous indiquerai cet hôte, et en aucun pays vous n’aurez rencontré une maison plus hospitalière que celle-là, si vous voulez voir Ruedigêr, ô héros rapides.

« Il réside le long de la route et c’est le meilleur hôte qui jamais tint maison. Son cœur enfante des vertus comme le doux mois de mai fait éclore les fleurs dans l’herbe. Quand il peut être utile à des héros, son âme en est joyeuse. »

Le roi Gunther dit : — « Voulez-vous êtes mon envoyé