Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient accompli maint exploit en de cruelles guerres. Au moins, sept cents hommes vinrent au secours de Gelpfrât.

Quand ils s’avancèrent à la rencontre de leurs redoutables ennemis, leurs chefs les conduisirent. Ils voulaient immédiatement attaquer les audacieux étrangers. Bientôt plus d’un, parmi les amis de ces seigneurs, succombe.

Hagene de Troneje avait arrangé les choses ainsi : comment un héros aurait-il pu mieux protéger sa parenté ? Lui-même faisait la garde, la nuit, avec ses hommes et son frère Dancwart ; tous le faisaient volontiers.

Le jour était écoulé ; ils n’en jouissaient plus. Hagene craignait des dangers et des malheurs pour ses amis. Ils chevauchaient à l’abri de leurs boucliers à travers le Beierlant. Peu de temps après les héros furent attaqués.

Des deux côtés de la route et très près derrière eux, ils entendirent résonner les sabots des chevaux ; les ennemis arrivaient rapidement. Le hardi Dancwart dit : « C’est ici qu’on veut nous assaillir, attachez vos heaumes ; suivez mon conseil. »

Ils arrêtèrent leur marche, ainsi qu’il convenait de le faire. Ils voyaient dans les ténèbres briller les boucliers bien polis. Hagene ne voulut point se taire plus longtemps. Qui donc les poursuivait ainsi par le chemin ? Voilà ce que Gelpfrât devait lui dire.

Le margrave du Beierlant répondit : — « Nous cherchons nos ennemis et nous avons couru après eux. J’ignore qui m’a tué mon nautonnier, un héros si habile ! C’est pour moi une grande peine. »

Hagene de Troneje reprit : — « Ce batelier était-il à vous ? Il ne voulait pas nous passer ; moi je suis le coupable ; c’est moi qui ai tué cet homme fort. Mais en vérité,